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Moisson 2020, dernières coupes d’été

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Le 27 juillet, 100 % des orges d’hiver et des blés durs étaient récoltés. Ce taux atteignait, selon FranceAgriMer, 90 % pour le blé tendre et 56 % des orges de printemps. Région après région, les premiers bilans se confirment. Si la qualité est au rendez-vous, les quintaux font défaut. Dijon Céréales, Agora et la Fédération du négoce agricole dressent à leur tour, leurs estimations de la moisson 2020.

Moisson 2020, dernières coupes d’été
Moisson 2020, dernières coupes d’été

Tour à tour, coopératives et négoces dressent un bilan de la moisson 2020, souvent jugé décevant en rendement.

Chez Dijon Céréales, bilan catastrophique pour le colza

Chez Dijon Céréales, la moisson se termine avec un bilan en retrait de 15 % des tonnages par rapport à la campagne précédente. Seule la moitié des orges de printemps reste à récolter. Le bilan est très contrasté, avec des différences de rendements jamais atteints dans certains secteurs de Côte d’Or. « Dans les terres à potentiels limités, sableuses, plateaux et terres superficielles de l’Auxois-Morvan, du Chatillonnais ou du nord-nord est de Dijon, le bilan est lourd et la situation économique des exploitations, critique pour nombre d’entre elles », précise le groupe dans un communiqué. Dans ce bilan global très médiocre, le blé est la culture qui tire le mieux son épingle du jeu, avec un rendement moyen en baisse de 5 %, à 60 q/ha. Vrai point positif : la qualité, au rendez-vous tant sur les critères physiques (PS à 80 en moyenne) que technologiques (protéines en moyenne à 12,5 et bons Hagberg). « Un plus pour le débouché meunerie, tant pour le marché intérieur que pour l’export, et pour les attentes des filières à valeur ajoutée (Hypérion, Label Rouge, Harrys, Nestlé…) qui représentent 20 % des blés collectés ». En orges d’hiver, il manque 15 à 20 % des volumes. Le colza poursuit sa chute, avec un rendement moyen catastrophique autour de 22 q/ha, un tiers de moins qu’en 2019.

Bilan mitigé pour la négoce agricole

Un recul de 20 à 30 % : tel est le bilan du négoce agricole, toutes cultures confondues pour la moisson 2020. Pour Cyril Duriez, négociant dans le Pas-de-Calais et président de la commission commerce des grains de la FNA, « cette situation résulte d’une baisse des surfaces de semis d’hiver suite à l’automne pluvieux, conjuguée à la baisse des rendements liée au déficit hydrique du printemps. Sans oublier la pression des bioagresseurs, à commencer par les insectes. La récolte 2020 sera l’une des plus petites récoltes depuis 25 ans, ce qui nous rappelle les récoltes 2016 et 2003. La qualité semble tout de même au rendez-vous avec des bons PS proches de 80 kg/hl et de bonnes protéines ce qui nous permettra de sauver les meubles pour assurer une commercialisation sur le marché intérieur français et répondre à la demande export des pays Tiers, à destination de l’Afrique, de la Chine et d’autres destinations plus exotiques. »

« Une moisson qui dure », chez AGORA

« Après une moisson 2019 exceptionnelle tant en rendement, en qualité ou en rapidité de la moisson, la récolte 2020 est plus modeste et surtout plus contrastée en termes de rendement, constate Thomas Taldir, responsable céréales chez Agora. Elle enregistre un recul de 15 % par rapport à celle de l’an passé. La coopérative Agora prévoit une collecte proche de celle de 2018. Il reste encore des blés à récolter, du colza et des orges de printemps. Cela s’explique par les quelques épisodes pluvieux et une maturité des grains qui tarde à se confirmer dans certains secteurs. Un bilan prévisionnel au 28 juillet avant des rendements moyens de 73 q/ha pour les orges d’hiver, 60 q/ha pour les orges de printemps, 80 q/ha pour les blés, 33 q/ha pour le colza, 50 q/ha pour les pois d’hiver et 30 q/ha pour les pois de printemps. La qualité, elle, est globalement satisfaisante ».