NatUp poursuit sur le bio et la diversification
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Agriculture biologique, politique de diversification, nouvelle usine pour sa filiale Lunor… NatUp a fait le point le 12 décembre sur ses projets pour les prochaines années.
Le 7 décembre, à l’occasion de son assemblée générale, la coopérative NatUp a créé une section bio dédiée aux graines. « La fusion avec Biocer, qui a été rejetée par ses adhérents sans équivoque, ne nous a pas découragés », indique Patrick Aps, directeur de NatUp, le 12 décembre en conférence de presse. La coopérative ne cache toutefois pas son amertume. « C’était un projet durable, nous regrettons cette décision », ajoute-t-il. Les dirigeants de NatUp ont évoqué les raisons de ce refus : « ceux qui ont voté contre ont estimé qu’il était incompatible de s’allier à une coopérative qu’ils qualifient de conventionnelle, poursuit le directeur. Nous le regrettons mais cela ne nous a pas empêchés de structurer une section bio. »
50 % de l’EBE en diversification
La coopérative poursuit également sa politique de diversification, comme son implication dans la filière des fibres avec pour objectif que 50 % du bénéfice brut d’exploitation soit issu de la diversification en 2025, soit 50 % du pôle « agricole » classique. Aujourd’hui, la diversification représente 40 % de l’EBE. Dans ce cadre, elle a créé une section « fruits à coque » le 7 décembre pour proposer une nouvelle diversification de la production des adhérents. Au moins soixante agriculteurs pourraient être intéressés. « Les noisettes sont principalement importées de Turquie, indique le directeur. Il y a un marché. » Un verger expérimental en noisettes sera implanté dans le Nord de la zone de NatUp. « Si cela marche dans cette zone, alors la production de noisettes sera possible », justifie Patrick Aps. Les premiers résultats sont attendus d’ici trois à quatre ans.
La coopérative poursuit la diversification sur les fibres, un secteur où elle est désormais le premier producteur européen de fibres non tissées à base de fibres naturelles. « Nos deux usines sont saturées », ajoute Patrick Aps. NatUp a conclu un contrat de 250 000 unités de production de raquettes Babola.
30 M€ pour une usine Lunor
La coopérative construit une usine moderne à Luneray de 10 000 m² de surface couverte, pour 20 000 tonnes de pommes de terre consommables pasteurisées, et non plus stérilisées, pour faire évoluer la gamme de produits Lunor. Elle devrait être opérationnelle pour 2025. « C’est un vrai projet de relocalisation », justifie le directeur. En effet, beaucoup de pommes de terre sont achetées par les Pays-Bas et l’Allemagne pour la transformation. « Cette année, il manquait 5 000 hectares de pommes de terre en Belgique et 10 000 hectares aux Pays-Bas », précise-t-il. L’investissement s’élève à 30 millions d’euros.
NatUp ne cache pas ses difficultés de recrutement. Pour fidéliser les salariés et se doter de jeunes talents, elle propose des parcours de formation, notamment avec Unilasalle, et des trajectoires professionnelles. NatUp a recruté 150 collaborateurs en 2023 et accueille 42 élèves et étudiants en alternance. Près de 80 offres d’emplois non pourvues sont toujours proposées.
La coopérative est également revenue sur la collecte. « Les ports sont pleins, et il n’y a pas de trafic. Nous sommes seulement à 30 % de la commercialisation à la fin décembre. »
Les chiffres clés de l’exercice 2022/23
- CA : 1,3 Md€
- Résultat net : 20,8 M€
- EBE : 51 M€
- Investissement : 30 M€
- Collecte 2022 : 1,99 Mt