Nord Céréales : la diversification, source de résilience
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Avec son activité export divisée par deux suite à la récolte 2016 catastrophique, la campagne 2016/2017 n'était pas gagnée d'avance pour Nord Céréales, le silo portuaire de Dunkerque. La structure affiche certes un chiffre d'affaires de 11,27 M€, en recul de 43 %, mais elle arrive à dégager un bénéfice de 1,122 M€.
Nord Céréales a opté pour la diversification et a notamment fait le pari risqué d'importer des céréales. Malgré la désapprobation affichée de ses sociétaires, l'organisation a su s'en tirer vainqueur. « Sans l'importation, notre chiffre d'affaires aurait été de 7 M€ d'euros. Cette activité et celle de stockage qui en a découlé représentent environ 35 % du chiffre d'affaires de la Sica sur cette campagne », estime Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales, lors de l'assemblée générale de la structure le 1er décembre à Dunkerque. Ont été importées sur 2016/2017 près de 500 000 tonnes de produits agricoles dont 304 467 tonnes de maïs, 165 518 tonnes de blé, 19 514 tonnes d'orges et 8 185 tonnes d'engrais.
Investir pour continuer à importer et exporter
Et Nord Céréales compte bien développer l'import afin d'apporter plus de résilience à son fonctionnement sur 2017/2018. Déjà 20 000 tonnes d'engrais ont été déchargées. La direction projette de construire un bâtiment de stockage, qui pourrait aussi servir à la mise en big bag. Elle a accueilli deux bateaux de 4000 tonnes de pellets de bois depuis juillet. Dès 2018, la cadence devrait s'accélérer avec un navire par semaine pour ces produits. Elle ne délaisse pas pour autant l'export, même ci celui peine en ce début de campagne. Seulement 600 000 tonnes de céréales ont quitté le port, « soit moitié moins que ce que nous espérions au regard des rendements et de la qualité », regrette Joël Ratel. « On peut encore faire une très bonne année, mais cela impliquera sûrement de pénaliser le prix pays à l'agriculteur, des déchargements hors de nos quais, du travail le weekend, etc », explique Laurent Hué, président de Nord Céréales. Heureusement, un nouveau portique de déchargement ainsi que de nouvelles bandes de manutention devraient entrer en fonctionnement à partir de mars pour soutenir le rythme. Le tout sera capable de décharger des bateaux CapSize, panamax et barges, « une première en France », souligne Joël Ratel.
Photo : Joël Ratel, directeur général de Nord Céréales