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Noriap, une plateforme sur le désherbage des céréales

Le | Cooperatives-negoces

La coopérative a organisé, le 15 mai, une visite d’essai sur sa plateforme agronomique d’Ebeillaux, située dans l’Oise à proximité de Breteuil, sur le thème du désherbage des céréales. Le point avec Philippe Pluquet, responsable technique des productions végétales, agronomie et innovation chez Noriap.

Noriap, une plateforme sur le désherbage des céréales
Noriap, une plateforme sur le désherbage des céréales

« Le désherbage est le problème agronomique le plus important pour les agriculteurs », indique Philippe Pluquet, responsable technique des productions végétales, agronomie et innovation chez Noriap, lors d’un entretien avec Référence agro. La coopérative a organisé, le 15 mai, une visite d’essai sur sa plateforme agronomique d’Ebeillaux, située dans l’Oise, qui a accueilli pas moins de 200 agriculteurs. Cet événement, qui n’avait pas eu lieu depuis 2018, a permis de mettre en lumière les défis et les solutions potentielles concernant le désherbage.

Une inquiétude pour l’après 2025

« Cette année, nous observons une recrudescence de cette problématique, reconnaît-il. Le contexte du désherbage des céréales reste complexe et suscite de vives inquiétudes chez les producteurs de grandes cultures. Le flufenacet devrait disparaître d’ici deux campagnes, et l’utilisation du prosulfocarbe, en raison de sa volatilité, demeure particulièrement délicate. »

La plateforme avait pour ambition de présenter ce que pourrait être le désherbage de demain. « Celui-ci associera des solutions chimiques à diverses pratiques agronomiques », précise Philippe Pluquet.

Décalage des dates de semis

Noriap a choisi de mettre en avant plusieurs leviers agronomiques. Tout d’abord, le décalage de la date de semis : « Plus les agriculteurs sèment le blé tard, moins le risque d’infestation des parcelles par du vulpin ou du ray-grass est important. » Ensuite, le labour permet de réduire de moitié la présence de vulpin. « Ces deux leviers sont les plus efficaces et les plus simples à mettre en œuvre, bien qu’ils puissent perturber le calendrier et l’organisation des exploitations, ajoute-t-il. Ils peuvent toutefois s’avérer risqués lors d’un automne très pluvieux comme le dernier. Les semis peuvent devenir irréalisables dans ce contexte. »

Les effets concurrentiels

D’autres techniques sont à des stades expérimentaux. « Nous testons l’effet concurrentiel des variétés de blé, indique-t-il. Nous remarquons que les variétés plus précoces, ayant un cycle végétatif proche de celui du vulpin, le concurrencent davantage. » Noriap expérimente également l’effet concurrentiel de l’escourgeon et des cultures destinées à la méthanisation, telles que le seigle ou le triticale.

Naturellement, des essais de désherbage mécanique étaient également visibles sur la plateforme agronomique. « Clairement, les résultats de cette année ne sont pas concluants : nous n’avons obtenu que 20 % d’efficacité, observe Philippe Pluquet. En 2022, le désherbage mécanique avait pourtant bien fonctionné. Avec cinq ans de recul, nous arrivons à la conclusion que le désherbage mécanique, à lui seul, reste insuffisant. Mais qu’il peut présenter un intérêt dans une combinaison avec des pratiques agronomiques et l’usage d’herbicides. »

Les deux prochaines campagnes ne devraient pas poser de problème quant à la disponibilité des produits phytosanitaires. « C’est après que la situation se compliquera, et la question demeure entière. C’est pourquoi nous prévoyons de renouveler l’année prochaine une plateforme agronomique dédiée au désherbage des céréales », annonce Philippe Pluquet.

Des visites locales

Noriap poursuit ses efforts en organisant des visites d’essais supplémentaires. Du 31 mai au 24 juin, la coopérative réalisera une dizaine de visites d’essais plus locales, axées sur les choix variétaux, afin de continuer à explorer et à partager les meilleures pratiques agronomiques avec les agriculteurs.