Référence agro

Openfield, l’approche transversale de la troisième voie d’InVivo

Le | Cooperatives-negoces

Avec sa plateforme d’expérimentation Openfield, Bioline souhaite adopter une approche transversale et multifactorielle de ses essais. Les premiers résultats devraient être connus dans les semaines à venir. L’objectif : proposer des intrants et services dans des programmes complets, répondant aux attentes des clients et consommateurs.

Openfield, l’approche transversale de la troisième voie d’InVivo
Openfield, l’approche transversale de la troisième voie d’InVivo

Bioline a réorganisé ses équipes commerciales en créant Bioline France, mais a aussi revu sa manière d’expérimenter. Le 25 juin, l’entreprise présentait Openfield, une plateforme d’essai avec une approche transversale, implantée à Milly-la-forêt. « Ce qui fait le caractère innovant d’Openfield, c’est l’aspect multifactoriel, avec 24 ateliers répartis sur 6,5 hectares où sont associés l’ensemble des métiers de Bioline. Les solutions sont intégrées dans des programmes complets », explique Olivier Descroizette, directeur innovation Bioline by InVivo (ci-contre). La ferme expérimentale appartient à Bioline depuis sept ans, mais servait jusqu’à présent aux essais respectifs de chaque métier : semences, phytos, agriculture de précision, biocontrôle. Désormais les expérimentations cumulent intrants et services.

Evaluer les itinéraires répondant aux attentes des clients

L’idée consiste à tester des innovations, mais aussi à construire des itinéraires performants, techniquement et économiquement, répondant aux attentes des clients, français comme étrangers.  « Les cahiers des charges comme CRC, Lu Harmony, Label ou Nestlé représentent 20 % de la production céréalière française. En moyenne, deux tiers des points de contrôle de ces cahiers des charges concernent les intrants et les services, et dépendent donc du choix de l’agriculteur », souligne Antoine Poupart, directeur marketing stratégique chez Bioline. Les équipes comparent par exemple quatre itinéraires en blé : un bio, un répondant à un cahier des charges d’industriel comme CRC, un dédié à l’export avec une économie d’intrants et un dernier où tout est mis en œuvre pour atteindre le plus haut rendement possible. « Sur celui-ci, nous cherchons à montrer qu’aller chercher absolument le dernier quintal n’est pas forcément optimal, explique Olivier Descroizette. Pour l’itinéraire piloté par le revenu, plutôt destiné à l’export, nous n’avons pas réalisé les traitements T1 et T3. Nous avons apporté peu de fumure de fond et seulement 110 unités d’azote. Nous espérons atteindre 90q/ha et donc une marge intéressante, même si la teneur en protéine risque d’être le facteur limitant. L’année prochaine, nous ajouterons peut-être 20 unités. » Un site internet dédié devrait être mis en ligne prochainement pour partager tout au long de l’année les résultats d’essais.

Des innovations du futur et la diversité du passé

Bioline expérimente par exemple une solution de biocontrôle développée par Total, pas encore sur le marché. « Il s’agit d’une huile qui englue le puceron, et permet de lutter contre la jaunisse nanisante de l’orge.  Au-delà du produit, nous expérimentons aussi des techniques d’application », cite Olivier Descroizette. Bioline a aussi mis en place un prototype de quad enjambeur de maïs, afin d’automatiser et mécaniser la pose des diffuseurs de biocontrôle pour lutter contre la pyrale du maïs. La plateforme compte aussi une collection unique de 140 variétés de blés, dont 40 étrangères, certaines vieilles de plus d’un siècle. L’idée ? Repérer si au sein de cette vielle génétique, certaines variétés présentent des caractéristiques intéressantes. Sur cette première année d’essais, le blé du semencier Vilmorin « Rouge de Bordeaux », datant de 1880 et « Bon fermier », datant de 1890, affichent de bonnes performances, et séduisent déjà des industriels.

« La nouvelle division Bioline solutions regroupe tous les nouveaux métiers, comme SMAG ou BeApi, et ceux de demain. Notre ambition n’est pas de devenir leader sur les semences ou les phytos, mais de traiter les spécificités françaises. En revanche, nous avons parfois l’arrogance de vouloir prendre la position de leader sur ces nouveaux métiers. Nous réfléchissons par exemple sur notre organisation pour aller sur le marché du carbone, mais nous y irons de manière forte »

Openfield, l’approche transversale de la troisième voie d’InVivo - © D.R.
Openfield, l’approche transversale de la troisième voie d’InVivo - © D.R.

Laurent Martel

DG Bioline by InVivo