Orges brassicoles, diversifier les stratégies face au changement climatique
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Pour son 21e colloque sur les orges brassicoles, qui s’est tenu à Paris le 11 avril 2019, Arvalis-Institut du végétal a invité les acteurs de la filière à aborder les conséquences du changement climatique sur la production de cette céréale. Avec 8 Mt, les orges d’hiver restent majoritaires en France par rapport aux orges de printemps (3 Mt). Mais chaque précocité présente des avantages face au changement climatique.
Avec leur cycle long, les orges d’hiver encaissent mieux les chocs climatiques et présentent des rendements plus stables que les orges de printemps. Ces dernières sont toutefois moins exposées aux maladies. « Au Royaume-Uni, la réintroduction des orges de printemps a permis de casser les rotations, par des cycles plus courts, avec pour conséquence une moindre concurrence des mauvaises herbes comme le vulpin », souligne Dominique Vaquaud, de Secobra.
Adapter les itinéraires culturaux
Certains agriculteurs choisissent un troisième modèle : semer des variétés de printemps… à l’automne ! « Avec cette pratique, nous cumulons les avantages des deux systèmes », constate Catherine Deschamps, de la coopérative Axéréal. La pression des ravageurs est limitée, car les semis interviennent plus tardivement que ceux des orges d’hiver classique et offrent moins de variations de rendement que celles de printemps. Toutefois, ces semis d’orges de printemps à l’automne ne sont pas exempts de risques : les plantes restent sensibles au froid et doivent être protégées contre les maladies. La résilience repose donc sur une association des différents systèmes.
De nouvelles opportunités de débouchés et d’intrants
L’arrivée plus précoce des récoltes couplée aux semis plus tardifs à l’automne, devrait aussi donner la place à des intercultures d’été/automne plus longues. « Nous pouvons valoriser l’interculture par des doubles cultures, des dérobés ou des Cive », explique Jean-Charles Deswarte, ingénieur Arvalis. L’occasion pour les agriculteurs de cumuler deux cultures en un an, et ainsi se créer de nouveaux débouchés. Le changement climatique va aussi imposer une évolution de l’offre d’intrants. Face aux périodes de fertilisation plus courtes et aux pics de chaleur plus importants, Jean-Charles Deswarte cite la possibilité de développer « de nouveaux engrais, des variétés plus souples, l’irrigation pour sécuriser l’absorption de l’engrais et sa dilution, ainsi que le besoin d’un accompagnement de l’apport d’azote pour maitriser le taux de protéine ».