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Formation Agromanager : mieux gérer les hommes et les projets

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Face à l’évolution des entreprises, toujours plus grandes, et aux bouleversements qui touchent les équipes, comme la séparation de la vente et du conseil, pas facile d’être un bon manager. Pour accompagner les cadres intermédiaires des coopératives à relever ce défi, La Coopération Agricole Solution+ vient d’ouvrir les candidatures pour la 20e promotion Agromanager. Rencontre avec Véronique Mesplier, conseillère formation en charge de ce parcours certifiant.

Référence-appro.com : Comment se déroule un cursus d’Agromanager ?
Véronique Mesplier :
« Chaque promotion est composée d’une douzaine de cadres et de directeurs généraux de coopératives de taille intermédiaire. La formation dure un an et demi. Chacun arrive à la rentrée d’octobre avec un projet concret pour sa coopérative, porté par le conseil d’administration et la direction. Cela concerne aussi bien la modernisation d’une station de semences, que la création d’une plateforme de e-commerce. Sur l’ensemble des projets d’étude présentés, quatre au maximum seront retenus, et développés en sous-groupes, tout au long du parcours. En parallèle, les participants reçoivent des enseignements pour assoir leur rôle de manager : droit social, gestion comptabilité et finances, stratégie, management.

Beaucoup de coopératives s’inquiètent de la séparation de la vente et du conseil des produits phytosanitaires. Ce sujet est-il abordé ?
V.M.
 : Évidemment. C’est un sujet très prégnant depuis trois ans. Un module sur la stratégie des coopératives permet justement aux participants de s’approprier les concepts de la  »business economy« . L’un des quatre projets retenus cette année vise à démontrer et garantir la valeur ajoutée du conseil apporté par la coopérative pour développer cette activité, justifier et faciliter sa facturation. D’autres thèmes sont également abordés : l’attente forte concernant le développement de plateformes de e-commerce, pour la vente d’appros ou la vente directe de produits alimentaires des adhérents des coopératives via un site internet.

Comment a évolué le profil des agromanagers depuis la création de la formation ?
V.M.
 : À l’origine, elle s’adressait surtout aux directeurs, mais nous l’avons faite évoluer pour les cadres intermédiaires, car il n’existait pas ou peu de formations de ce type qui leur étaient destinées. La plupart des participants disposent de compétences très techniques, mais moins en matière de management et de gestion de projets. Nous leur offrons une prise de recul, une vision plus macro, nécessaire à tout responsable. La richesse de cette formation réside notamment dans la diversité des filières représentées : céréales, vigne, forêt, maraîchage, viande et lait, entre autres. Nous insistons pour maintenir cette pluralité, car quelle que soit le type de production, ils partagent souvent les mêmes problématiques sur le fond.

Qu’en est-il des femmes dans Agromanager ?
V.M.
 : Trop peu de femmes ont suivi ce parcours jusqu’à présent. Les postes de responsable dans la production, les marchés, ou les branches très techniques restent encore souvent très masculins. L’évolution des coopératives vers davantage de mixité sur l’ensemble des postes de management, devrait se traduire dans le recrutement des promotions à venir. »

Les quatre thèmes retenus par la promo 2019 pour leurs projets d’études :

  • Démontrer et garantir la valeur ajoutée du conseil apporté par la coopérative pour développer l’activité de conseil, justifier et faciliter sa facturation

  • Concevoir un modèle de distribution et ouvrir un magasin test afin de permettre de valoriser le savoir-faire de nos adhérents et réconcilier les consommateurs et l’agriculture

  • Étudier la faisabilité de créer une unité de transformation de légumes Bio industriels, afin de proposer de nouveaux débouchés à valeur ajoutée aux adhérents, participer au développement de la Coop et répondre aux attentes des consommateurs

  • Analyser l’évolution et l’adaptation de la production laitière française aux nouvelles données climatiques pour produire une étude prospective définissant les modèles laitiers à horizon 2025 (bovins, bovins lait, ovins, chèvre lait)