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Partenariats et diversification au menu d’Exelience

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Après un an de fonctionnement, l’union de coopératives Exelience, spécialisée dans la production de semences, s’apprête à débuter sa deuxième moisson. L’Ucac a rejoint la démarche pour ce nouvel exercice. Les objectifs sont multiples : continuer à monter en puissance en céréales à paille, tout en privilégiant les circuits courts, et développer de nouvelles espèces pour maximiser l’utilisation des outils de production. Entretien avec Étienne Regost, directeur général d’Exelience.

Partenariats et diversification au menu d’Exelience
Partenariats et diversification au menu d’Exelience

Référence-agro.fr : Quel bilan dressez-vous de la création d’Exelience ?

Partenariats et diversification au menu d’Exelience - © D.R.
Partenariats et diversification au menu d’Exelience - © D.R.

Étienne Regost : « Le gros enjeu était de structurer un regroupement coopératif dédié à la production de semences et d’harmoniser les techniques de travail. Nous sommes passés de sept à trois sites de production, dont un flambant neuf avec de nouveaux process innovants. La récolte 2019 a été précoce, de bonne qualité, sans trop de mauvaises surprises. Nous avons atteint progressivement les débits que nous nous étions fixés, et les avons même dépassés parfois, atteignant plus de 1 000 t/jour. Nous avons été confortés dans le choix de nos machines, notamment l’automatisation du conditionnement des big bag. Le nouveau site d’Avesne-les-Bapaume (62) a traité 41 000 tonnes de céréales. Avec la sous-traitance et les espèces secondaires, le bilan atteint les 45 000 tonnes sur ce site, qui a une capacité de 55 000 tonnes, sans investissement supplémentaire. Sur cette campagne, nous avons aussi investi sur nos deux autres sites : celui d’Eure-et-Loire a été spécialisé sur les plus petites espèces et celui de Seine-Maritime a obtenu la certification pour l’agriculture biologique. Des aménagements ont aussi été réalisés pour qu’il améliore la production de semences de lin. Nous montons en puissance sur les cultures secondaires. Nos outils sont adaptés pour pouvoir traiter des espèces comme l’avoine rude, le sarrasin ou la vesce commune. Les débits sont plus lents qu’en blé ou en orge, mais cela permet d’utiliser les outils industriels sur l’intersaison. Avec ces espèces, l’usine tourne deux mois de plus par an, soit neuf mois au total.

R-A. : Êtes-vous toujours ouverts à l’arrivée de nouveaux partenaires ?

E.R. : Oui. L’Ucac nous a d’ailleurs rejoint au printemps 2020, avec un effet rétroactif au 1er juillet 2019. Nous sommes désormais quatre groupes coopératifs aux côtés de notre partenaires Semences de France/Invivo : Advitam, NATUP, NORIAP et l’Ucac. L’arrivée de cette dernière nous donne accès à un nouveau réseau d’agriculteurs-multiplicateurs et environ 600 tonnes de semences supplémentaires. Aucun autre accord n’est prévu pour l’instant, mais nous sommes ouverts à toute discussion avec les acteurs de la région. Nos métiers se restructurent, en amont et en aval de la production de semences. En nous regroupant, nous cherchons à améliorer l’efficience sur toute la chaîne de production, jusqu’à l’agriculteur.

R-A. : Comment se prépare la moisson 2020 ?

E.R. : Elle arrive très vite ! Nous sommes encore dans une phase de contrôle des parcelles mais nous observons de grandes disparités. Les cultures d’hiver se portent plutôt bien dans les sols profonds, malgré un manque de tallage. Les conditions de semis entameront forcément le rendement en zone maritime. Heureusement, nous disposons toujours d’une marge de manœuvre. Nous sommes très sollicités sur les circuits longs, vu les problèmes de semis qu’ont connu plusieurs régions, mais nous donnons toujours la priorité à nos adhérents, qui représentent près de 75 % de nos débouchés. La part des semences certifiées reste très importante sur notre secteur, les ventes en circuit court ont d’ailleurs progressé de 4 % cette année, pour s’établir à près de 50 000 tonnes. Nous sentons une demande de plus en plus accrue sur les variétés résistantes à la JNO en orge. En blé, nous disposons de nouveautés résistantes à la rouille, qui gagne du terrain. »

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de ventes en circuit court cette année Soit 50 000 tonnes de semences

Exelience en chiffres :

  • Cinq partenaires : Semences de France/Invivo, Advitam, Natup, Noriap et l’Ucac
  • 3 sites de production : Val de Scie (76), Vernouillet (28) et Avesnes-lès-Bapaume (62)
  • 75 000 tonnes de capacité de production, dont 55 000 sur le site d’Avesnes-lès-Bapaume (62), essentiellement des céréales à paille
  • 45 000 tonnes travaillées sur l’exercice 2019/2020 sur la nouvelle usine
  • 600 agriculteurs multiplicateurs répartis de Chartres à la frontière belge
  • Environ 13 000 ha de contrats de semences