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Passage de témoin chez Sèvre-et-Belle

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En 1981, quand Médéric Brunet a commencé sa carrière chez Sèvre-et-Belle, Matthieu Guiho, son futur successeur, marchait à peine ! À 40 ans, ce dernier deviendra, le 1er octobre, le nouveau directeur général de la coopérative des Deux-Sèvres. Entre les deux hommes, le tuilage, débuté en juillet, devrait se poursuivre jusqu’en fin d’année. Rencontre.

Passage de témoin chez Sèvre-et-Belle
Passage de témoin chez Sèvre-et-Belle

Le 1er octobre, Matthieu Guiho deviendra le nouveau directeur général de la coopérative Sèvre-et-Belle, dans les Deux-Sèvres. Une fonction qu’il a occupée durant cinq années, dans le département voisin, à St-Pierre-de-Juillers. « À Sèvre-et-Belle, tout est multiplié par deux, constate-t-il : le chiffre d’affaires, de 12 à 24 M€ ; le tonnage, de 40 000 à 80 000 tonnes ainsi que le nombre de salariés, actuellement de 27 à Sèvre-et-Belle. »

« 40 ans, cela passe vite ! »

Depuis le mois de juillet, il évolue quelques jours par mois aux côtés de Médéric Brunet qui lui, a passé les 39 dernières années de sa carrière au sein de cette coopérative. Tout d’abord agent relation culture, il a progressivement gravi les échelons pour devenir directeur adjoint en 2004 puis directeur général en 2006. « Finalement, 40 ans, cela passe très vite, concède-t-il. J’aurai pu rester une ou deux années de plus mais l’épais dossier de la séparation du conseil et de la vente, après celui de l’interdiction des 3R, ne m’a pas vraiment donné envie, sourit-il. Depuis quelques années, l’acte de produire est peu à peu remplacé par celui de la justification administrative. Les agriculteurs doivent presque s’excuser de faire leur métier ! Ils gagnent de moins en moins leur vie alors que les consommateurs, eux, mangent de mieux en mieux. »

Des bases humaines et financières, solides

Pour Médéric Brunet, l’arrivée d’un œil neuf à la direction de Sèvre-et-Belle devrait donner un nouvel élan à la coopérative. « Je n’ai aucun doute sur son bel avenir, poursuit-il. Les bases, financières et humaines, sont solides. Nous avons la taille critique pour développer de beaux projets : nouvelles filières, investissement dans l’aval, création de nouveaux partenariats… Je laisse le soin à Matthieu et à Vincent Chantecaille, le président, de construire tout cela. Ils peuvent compter sur un comité de direction et un conseil d’administration jeunes, motivés et bien formés ».

Une forte notion de territoire

Ces challenges motivent Matthieu Guiho. « Sèvre-et-Belle est une entreprise à taille humaine où le directeur connaît et rencontre régulièrement chaque adhérent. Le travail en filières, réelle identité de la coopérative, m’a particulièrement séduit. La notion de territoire est pour moi très importante. Une particularité qui fait que nous avons toute notre place à côté des « grosses » coopératives voisines ! Mais l’objectif est aussi de poursuivre le développement de partenariats car la dynamique réseau est essentielle : tant sur le bio avec Aquitabio que pour les appro via l’union AAA ou Alicoop et Soléo Développement pour l’alimentation animale. » Le président, Vincent Chantecaille, considère également la taille de Sèvre-et-Belle comme un réel atout : « cela nous permet d’être plus agile, d’être plus rapide dans la prise de décision opérationnelle. L’enjeu consiste à transformer les contraintes en opportunités même si ce n’est pas toujours simple ! »

Accompagner les agriculteurs vers la HVE

En plus de son rôle de directeur général, Médéric Brunet assurait également la fonction de responsable appro de la coopérative. « J’ai un peu moins le profil appro que Médéric, reconnaît Matthieu Guiho. Mais je compte bien m’impliquer dans ce dossier et notamment au sein de l’union appro AAA où Médéric occupait la présidence. Je me laisse un peu de temps pour appréhender le sujet. Parmi les autres projets sur la table : poursuivre le développement du bio pour répondre à une demande grandissante, accompagner les agriculteurs vers la HVE, tester de nouvelles cultures, construire le site internet de la coopérative… » Autant de sujets que Médéric Brunet suivra désormais d’un peu plus loin. Entre sa famille, le club de football local dont il est le président, sa fonction d’administrateur au sein d’une caisse locale d’une banque et les voyages, il compte bien profiter de sa retraite à plein temps.

 

Légende photo : Vincent Chantecaille, le président de Sèvre-et-Belle, entouré de Matthieu Guiho (à gauche) et Médéric Brunet.