Pesticides et riverains, une thématique qui a animé les professionnels au Space
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« Non aux arrêtés anti-pesticides, oui aux villes zéro phytos », Olivier Allain, vice-président de la Région Bretagne, en charge de l’agriculture
« C’est n’importe quoi ! Si nous mettons en place des distances sans traitement de 150 mètres entre les parcelles et les habitations, sans aucune agriculture, même biologique, les chardons, rumex, ou toutes autres mauvaises herbes vont se développer et coloniser les parcelles et jardins avoisinants. Et puis, c’est illégal : un maire ne peut pas aller contre la décision du gouvernement et du ministère de l’Agriculture ! » L’ancien coordinateur des États généraux de l’alimentation est en revanche en phase avec les maires qui ont annoncé le 12 septembre vouloir interdire les pesticides au sein des espaces non-agricoles, dans les communes. Pour lui, cette communication entre dans le cadre de leur engagement en tant que « territoire zéro pesticide ». « Il faut encourager ces démarches, comme celle prise par la région Bretagne, qui ne concernent pas l’agriculture, insiste-t-il. C’est une excellente initiative. »
« La campagne des municipales est en train de tuer l’agriculture » - Georges Galardon, président de Triskalia et maire (sans étiquette) de Sainte-Tréphine dans les Côtes d’Armor
« En tant que maire, je n’ai pas la compétence de prendre des arrêtés imposant des Zones non traitées à proximité des habitations. La dangerosité des produits n’est pas validée. D’ailleurs, ils sont utilisés par nos agriculteurs ! Nous sommes inquiets de voir passer un arrêté : cela remettrait en cause l’agriculture dans nos campagnes. Les maires sont, en fait, en campagne électorale pour préparer les municipales de mars 2020, mais cela est en train de tuer l’agriculture. »
« Les chartes pourront, je l’espère, apaiser les tensions » - Jean-Marie Gabillaud, vice-président de la Cavac (85)
« Tout est déjà écrit dans la réglementation sur la mise en place des chartes : comment, dans ces conditions, encourager le dialogue entre les riverains et la profession agricole ? Par ailleurs, qui va entretenir ces zones non traitées ? J’ai calculé que, sur mon exploitation, ce serait 1,5 hectare qui serait concerné. Et peut-être davantage car un lotissement devrait se construire… Toutefois, j’espère que ces chartes seront une bonne occasion de renouer le dialogue avec la société et apaiser les tensions. »
« Une polémique qui fait beaucoup de mal aux producteurs » - Vincent Bernard, directeur de Négoce Ouest
« Il y a un décalage entre la profession et la population sur la question des ZNT. Certains agriculteurs ne comprennent pas pourquoi ils sont pointés du doigt. Alors qu’en Bretagne, toute la profession travaille sur une charte qui pourrait être dupliquée dans les départements. Cette polémique fait beaucoup de mal aux producteurs. »