Phytos et santé : suivi et indemnisation posent question pour deux ex-salariés de Triskalia
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Raymond Pouliquen et son fils Noël ont tous les deux exercé leur activité professionnelle sur le site du groupe coopératif Triskalia à Glomel, au contact de produits phytos. Respectivement atteints d'une leucémie et d'un lymphome, ils tentent de faire reconnaître leur maladie comme maladie professionnelle auprès de la Mutualité sociale agricole. Une conférence de presse organisée le 9 septembre à Rennes par l'union syndicale Solidaires Bretagne, le collectif Soutien aux victimes de pesticides, l'association Phyto-Victimes et Générations futures, leur a permis de s'expliquer. Selon eux, la gestion de l'entrepôt de préparations phytos où ils ont travaillé, pendant plus de 20 ans pour le père, sous-estimait les risques liés aux produits.
Triskalia, de son côté, se défend en annonçant, dans un communiqué de presse, conduire une politique volontariste en matière de santé et de sécurité au travail. Le groupe coopératif rappelle que les salariés ne manipulent que des produits emballés, que de nombreuses formations de prévention ont lieu et que le site est classé Seveso seuil haut, ce qui implique de nombreux contrôles, procédures et exercices pour la sécurité du personnel et l'environnement.
Des solutions d'indemnisation émergent
La question du suivi et de l'indemnisation des professionnels se disant victimes des produits phytos se pose et quelques solutions émergent. Ainsi, Nicole Bonnefoy, Sénatrice de la Charente qui avait été rapporteure de la mission commune d'information sur les pesticides et leur impact sur la santé, a déposé, le 13 juillet 2016 au Sénat, une proposition de loi « portant création d'un fonds d'indemnisation des victimes des produits phytopharmaceutiques. »