Phytosanitaires, la plateforme de conseils Peps met en colère le négoce agricole
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Lancée mi-juin, la startup d’État Peps a pour objectif d’accompagner les agriculteurs vers des pratiques économes en produits phytosanitaires » en leur proposant « des solutions plus ou moins complexes à mettre en place chez lui ». Une problématique, quelques questions sur l’exploitation… et en quelques heures, « l’équipe de Peps s’attache à comprendre les problématiques de chacune des parties prenantes pour créer un service adapté en synergie avec les outils et dynamiques existantes ». Peps, soutenu par le ministère de l’Agriculture, Ecophyto, l’Inra et l’Agence française pour la biodiversité, a jusque mi-novembre pour « faire une preuve d’impact du service développé ».
Pas d’agrément, pas de conseil !
Le 27 septembre, la Fédération du négoce agricole, FNA, a fait part de sa colère. En cause, les conseils, diffusés gratuitement et sans agrément. Pour la FNA, non seulement les initiateurs de ce site « ignorent tous les efforts consentis jusqu’alors dans la réduction de l’utilisation et des impacts produits phytosanitaires de synthèse et le développement de solutions alternatives », mais ils proposent « un conseil sans même être agréés : aucun numéro d’agrément n’étant présent sur la page ». « En créant cette start-up, l’État ne suit même pas ses propres lois ». Le site précise par ailleurs que « le système d’accompagnement actuel ne permet pas la réflexion systémique nécessaire à la transition », citant explicitement les conseils diffusés par les négoces et les coopératives.
La FNA évoque « une concurrence déloyale »
« D’après les agriculteurs eux-mêmes la distribution est de loin le meilleur partenaire pour les accompagner au quotidien dans la réduction des usages », précise le communiqué de la FNA. « Il est inconcevable que l’État nous taxe d’avoir une vision court-termiste et commerciale. La mise en place progressive des fiches CEPP prouve d’ailleurs notre implication, là où les solutions alternatives sont disponibles ». Sans oublier que cette démarche « constitue une concurrence déloyale pour les conseillers indépendants et néglige le travail de terrain de l’ensemble des acteurs du conseil agréé ». Ce site est soutenu par le ministère de l’Agriculture, Ecophyto, l’Inra et l’Agence française pour la biodiversité.
La FNA demande donc :
- La suspension immédiate de ce site
- L’arrêt des attaques vis-à-vis du monde agricole, dont les agriculteurs, dans un contexte de « ras-le bol » généralisé.
« Ce n’est pas en stigmatisant une profession et en opposant les acteurs que les objectifs pourront être atteints », conclut Antoine Pissier, le président de la FNA.