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Phytosanitaires : un marché volatil sur fond baissier

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Quelle est la part du conjoncturel et du structurel dans la baisse de 3 % de l’activité phytosanitaire observée en 2009 ? Quelles explications au recul de 15 à 23 %, selon les segments, pour la campagne en cours ? Les représentants de l’UIPP, qui présentaient le 22 juin à Paris leur rapport d’activités ont tenté de dégager les principaux facteurs.

Les agrochimistes ont vendu en France en 2009 pour 2 016 millions d’euros de produits. Un peu plus de fongicides (+ 1,6 %), d’insecticides (+ 11,9 %), mais beaucoup moins d’herbicides (- 7,5 %) et de produits divers (traitements de semences et régulateurs de croissance, - 7 ,6 %). Côté conjoncture, une faible pression parasitaire, des stocks significatifs sur certains segments en distribution comme chez les utilisateurs (herbicides notamment), le tout accentué par les difficultés financières des agriculteurs. Pour Jean-Charles Bocquet, directeur de l’UIPP, les facteurs structurels tiennent avant tout au contexte réglementaire et aux crises à répétition sur la plupart des cultures. Le raisonnement des apports, lié au Grenelle de l’environnement, est déjà une réalité… Mais aucun indicateur ne permet malheureusement aujourd’hui d’isoler l’impact de ces pratiques « écologiquement intensives ». C.D.

Photo : Jean-Charles Bocquet, directeur général de l’UIPP.

Un indicateur s’est nettement amélioré : celui du délai nécessaire à l’évaluation des nouvelles molécules par l’Afssa, puis à la décision d’inscription par le ministère de l’Agriculture. Il faut désormais quinze mois en moyenne, ce qui replace la France dans le peloton de tête en Europe, à trois mois du Royaume-Uni, champion avec une année de délai. Une autre bonne nouvelle : le stock de plus de 2 000 dossiers (incluant les extensions d’homologation) transféré début 2007 de la DGAL à l’Afssa est en passe de totalement traité.

Au-delà des évolutions quantitatives, des virages plus qualitatifs ont été pris. La réglementation européenne a permis de passer d’un millier de molécules en 1995 à 350 en 2010, dont une centaine sont de nouvelles inscriptions. Une donnée rappelée par Jean-Pierre Princen, nouveau président de l’UIPP (voir ci-après), qui traduit un renouvellement considérable de l’offre, sur des critères environnementaux toujours plus favorables.

L’empreinte de l’environnement sur l’agrochimie reste forte, qu’elle soit nationale ou européenne. L’UIPP continue à donner la priorité aux démarches de progrès, telles Adivalor, son implication dans la phase expérimentale du Certiphyto via l’expertise acquise dans l’Ecole des bonnes pratiques agricoles (7 500 stagiaires en cinq ans) et tout ce qui entoure le produit : emballage, formulation ou encore promotion des EPI ?