Pierre-François Dumas, Afcome : « l’urgence est un contrat type pour tous les engrais »
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A l’heure où l’Afcome (1) prépare ses rencontres internationales à Saint-Malo les 15 et 16 octobre, Pierre-François Dumas, secrétaire général de l’association, présente la manifestation et la situe dans le contexte de l’actualité des engrais.
En un an, la consommation d’engrais a baissé de 30 %. L’optimisme reste-t-il de mise ?
Il est vrai que les consommations d’engrais sont passées de 10 à 7 millions de tonnes en l’espace d’une campagne : un recul expliqué bien sûr par l’envolée des prix. Pour retrouver une utilisation des engrais adaptée aux besoins des sols, il faut que les agriculteurs aient les moyens de s’en procurer. Cela ne pourra passer que par une juste revalorisation du prix des matières premières agricoles : qu’il s’agisse du lait ou des céréales. Faute de quoi, toute la filière des intrants s’en trouvera également pénalisée.
Propos recueillis par Anne Gilet
Photo : Pierre-François Dumas, secrétaire général de l’Afcome.
L’actualité des derniers jours est aussi marquée par le rapprochement de structures du Sud-Ouest (2) pour constituer une entité commune d’approvisionnement en engrais. Qu’en pensez-vous ?
De telles initiatives vont dans le sens de l’histoire, à l’image des autres rapprochements qui se sont opérés ces derniers mois dans le monde des approvisionnements. En Allemagne, en Grande-Bretagne, les opérateurs fonctionnent également de la sorte. Bien sûr le succès de telles unions dépendra avant tout de la bonne entente des partenaires mais dans l’absolu, un tel système doit réussir.
En novembre dernier, vous évoquiez l’idée de créer un marché à terme des engrais. Où en est ce projet ?
Pour l’heure, il n’est plus d’actualité. L’urgence est de mettre en place, avec l’Unifa, un contrat type pour toutes les matières fertilisantes afin de standardiser les relations entre les différents membres de la filière. L’objectif est d’aboutir à un contrat tel qu’il existe pour les grains. Cette étape peut bien sûr être un préalable à la création du marché à terme. Mais avant d’y arriver, il conviendra aussi de fédérer tous les partenaires de la filière autour de ce projet : du producteur au trader en passant par le distributeur.
Quels seront les sujets phares des rencontres internationales de l’Afcome cette année ?
Nous souhaitons mettre l’accent sur deux points : l’utilisation raisonnée des engrais et le fonctionnement des marchés internationaux. Pour ce second point, nous allons tenter de comprendre comment fonctionnent quatre marchés qui impactent directement sur le nôtre : la Chine, l’Inde, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud.
Quel est aujourd’hui le poids de l’Afcome ?
L’Afcome regroupe 23 membres et représente près de 60 % du marché des engrais. Notre but reste de rassembler le plus de distributeurs possible pour peser ainsi davantage sur les marchés.
(1) Association française du commerce et du mélange des engrais. www.afcome.org
(2) Cf notre lettre du 18/09/09 : rapprochement entre Euralis, Maïsadour, Terres du Sud et Vivadour.