Référence agro

Pierre Marin, gérant de la société de sondage Iddem - « Les TC apprécient le contact direct avec les firmes »

Le | Cooperatives-negoces

Pierre Marin a, du 11 février au 10 mars, piloté l'étude de lectorat adressée à nos lecteurs pour connaitre leur vision de Référence-appro.com et leurs attentes. Fin connaisseur du monde agricole, il élargit son approche aux relations entre agriculteurs, TC et sociétés phytosanitaires.

Référence-appro : L'enquête lecteur a reçu un nombre important de réponses. Quels sont, selon vous, les principaux enseignements à retenir ?

Pierre Marin : Le bon taux de retour, de 14 %, montre qu'il existe un lien très fort entre les lecteurs et la lettre hebdomadaire Référence-appro.com. En moyenne, dans les enquêtes de lectorat auto-administrées, les réponses avoisinent 10 à 12 % ce qui est déjà un bon score. Là, le contenu des informations, les échanges entre la rédaction et leurs contacts créent un réel attachement à ce titre. La réception du lundi matin est un moment très attendu. Les rubriques « distribution », « à la Une » et « ça bouge » sont les plus appréciées (1). Autre point remarquable : il existe très peu de défiance. Vos lecteurs vous font confiance.

RA : De par vos fonctions, vous suivez et observez l'évolution du monde agricole. Quelle perception les agriculteurs ont-ils des sociétés phytosanitaires ?

PM : Même si la typologie de la population « agriculteurs » évolue, il reste à mon sens deux grandes catégories : les décideurs, 20 % d'entre eux, et les suiveurs, près de 80 % des exploitants. Ces derniers sont coupés de l'information avec les sociétés phytosanitaires. Ils en ont d'ailleurs une image très négative, que l'on peut résumer par ces propos : « si le grand public nous accuse de polluer, c'est à cause des firmes ! ». Les agriculteurs « suiveurs » accordent leur confiance à leur distributeur ou à leur technicien de chambre pour le choix des produits. Ils achètent et appliquent sans parfois même connaitre le nom du produit ou la société qui le commercialise. Les firmes n'ont pas pleinement conscience de ce gap entre eux et leurs clients finaux. Pour les 20 % « décideurs », la donne est toute autre. Eux vont à l'info, négocient les prix, mettent en concurrence coopératives et négoces, vont sur les sites de vente en ligne…  La publicité des sociétés phytosanitaires doit en tenir compte. L'image véhiculée doit se moderniser, tout en conservant le message technique qui reste une réassurance par rapport au conseil du technico.


RA : Comment les TC perçoivent-ils ces évolutions ?

PM : Au travers de nos enquêtes (2), nous constatons que les TC souffrent de l'information transmise au sein de leur entreprise. Ils ont l'impression qu'elle est « filtrée » par leur direction. Ce qu'ils apprécient en revanche, c'est le contact direct avec les équipes des firmes, sur le terrain. Or, force est de constater qu'avec les regroupements entre sociétés, cette présence terrain risque de se réduire dans les années à venir.

(1) cf  article en Une pour connaitre le détail de l'enquête

(2) Découvrez prochainement dans Référence-appro, une enquête dédiée au moral des TC