Plus à l’aise avec la certification « achat de collecte » en poche
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Face à des agriculteurs de mieux en mieux formés et informés sur les marchés agricoles, certains TC reconnaissent la nécessité de monter en compétence sur ces sujets pour répondre aux attentes de leurs adhérents. Jérôme Baudoin, ARC chez Sevépi, était de ceux-là. Depuis qu’il a décroché la certification en « achat de collecte », dispensée par Agritel et Junia, il se dit plus à l’aise dans les échanges. Une nouvelle corde à son arc pour positionner au mieux la stratégie filière de sa coopérative.
Jérôme Baudoin, 46 ans, est l’un des 13 Agents relation culture (ARC) de Sevépi. De novembre 2019 à juin 2020, avec trois de ses collègues, il a suivi une formation sur les marchés agricoles auprès d’Agritel et de l’école d’ingénieur Junia. « Huit jours au total pour décrocher la certification en « achat de collecte », précise-t-il. Plus qu’une remise à niveau, cette formation m’a permis d’acquérir de solides connaissances sur les marchés agricoles, de me familiariser avec le vocabulaire des cotations et d’affiner ma vision des stratégies géopolitiques mondiales. Face à des agriculteurs ultra-connectés et informés, je me sentais parfois un peu dépassé, reconnaît-il. Aujourd’hui, j’ai de solides bases et me sens plus serein et mieux armé pour répondre aux questions des adéherents, de plus en plus pointues. Je peux mieux anticiper leurs attentes et échanger avec eux sur les stratégies à bâtir. »
Compléter le profil souvent très « appro » des TC
À terme, l’ensemble des ARC de la coopérative devrait suivre cette formation. « Cela me semble indispensable, confie Aurélien Caurier, le directeur. La plupart de nos techniciens ont un profil plutôt appro. Cette expérience complémentaire sur les métiers de la collecte est un réel plus à l’heure où Sevépi fait le choix de poursuivre le développement de sa stratégie filières. Tout en gardant l’expertise appro, nos ARC doivent également devenir des spécialistes des marchés. » Jérôme Baudoin constate effectivement que « depuis 4 à 5 ans, les demandes des agriculteurs évoluent. La plupart stockent leur collecte et vendent au prix ferme. Ils ont besoin de suivre les cotations, d’appréhender les marchés pour vendre au meilleur moment. Notre lecture de l’évolution des cours leur est indispensable. »
La collecte, un poste de plus en plus stratégique
Lancée en 2017, cette formation, pilotée par Agritel et l’école d’ingénieur Junia, a déjà certifié près de 80 TC. « Il nous semblait capital de valider cette formation par un examen, une certification reconnue dans le cadre de la formation professionnelle RNCP, explique Sébastien Poncelet, directeur du développement chez Agritel. Au sein des entreprises, coopératives ou négoces, la collecte devient un poste de plus en plus stratégique. Les équipes terrain ont besoin de monter en compétence face à des agriculteurs très bien informés. Comme pour les appro, les techniciens doivent sortir du simple débat du prix. Le conseil, l’accompagnement, le savoir-faire sont capitaux. »
Un réel investissement des TC
Pour décrocher la certification, l’évaluation finale demande un réel investissement de la part des TC. « Nous avons tout d’abord un examen écrit pour évaluer nos connaissances du marché puis un mémoire de 20 pages, à rédiger et à soutenir devant un jury, précise Jérôme Baudoin. Nous devons expliquer dans quels domaines nous avons progressé et quels leviers nous avons mis en place dans notre entreprise pour répondre au mieux aux attentes des agriculteurs. Au travers de cinq cas concrets, à nous d’exposer comment nous avons réussi à répondre à une problématique donnée, le tout, en tenant compte de la stratégie déployée au sein de notre coopérative. Cet exercice est réellement très engageant. » Lors de la dernière session de formation, huit TC ont été certifiés : quatre de chez Sevépi, deux de chez Vafrance et deux de chez Agora. « La remise des diplômes a eu lieu début septembre, poursuit Sébastien Poncelet. Une prochaine session est programmée cet automne. Le TC est souvent le premier porte-parole de la coopérative : les structures qui font appel à nous l’ont bien compris. Les équipes terrain se doivent d’apporter une vision claire de la politique commerciale de l’entreprise. »