Pour Dominique Chargé, les coops doivent conserver le conseil
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Souvenez-vous : à la sortie du texte de loi Egalim en 2018, nombreuses étaient les coopératives à se ranger du côté du conseil plutôt que de la vente de produits phytosanitaires. Plus d’un an après, la tendance semble s’être inversée : à l’exception de quelques irréductibles comme Limagrain prêts à se séparer de la vente, la majorité des entreprises ont construit de nouvelles offres d’appro pour s’adapter à cette évolution.
Le retard dans la publication des textes est un vrai handicap
Malgré tout, Dominique Chargé, le président de la Coopération Agricole, a tenu à rappeler lors d’une conférence de rentrée le 15 janvier à Paris l’importance de conserver le conseil sur le long terme. « Chaque coopérative prend sa décision en son âme et conscience. Le retard pris dans la publication des textes est un vrai handicap dans la prise de décision. Je continue de penser que l’avenir de nos organisations se situe plutôt dans le conseil. Mais il existe une réalité économique à rester dans la vente. Certaines coopératives choisissent la vente aujourd’hui, mais cela n’empêche pas qu’elles revoient ensuite leur position », estime le président. L’élu attend toujours la publication des textes, dont la mise en consultation est prévue pour janvier. Il continue à défendre un délai supplémentaire de six mois, laps de temps qu’il juge raisonnable pour toutes les parties prenantes.
Place aux jeunes et au conseil individualisé
Le syndicat souhaite aussi aller vers « une ré-individualisation du conseil » en réponse aux évolutions du métier et des besoins de l’agriculteur : donner plus de place à l’agronomie, avec une approche plus globale de l’exploitation et « une approche commerciale standard moins forte ». La coopération agricole et Ocapiat, son opérateur de compétences, travailleront au développement de l’apprentissage pour fluidifier les recrutements et former les jeunes, notamment sur les métiers du conseil auprès des agriculteurs.
L’enjeu du conseil sera donc sans nul doute l’une des priorités de l’année 2020 pour le syndicat. Enjeu que l’on retrouve dans les trois ambitions qu’il s’est fixées pour les mois à venir : la compétitivité et la résilience des coopératives, l’accompagnement des transitions, et pour finir, le renouvellement générationnel ainsi que l’attraction des métiers de la coopération.