Pour Dominique Potier, « si on sépare vente et conseil, les distributeurs ne pourront plus faire de conseil aux agriculteurs »
Le | Cooperatives-negoces
« La séparation de la vente et du conseil des phytosanitaires est une bonne idée si elle ne remet en cause ni la traçabilité agro-alimentaire, ni le levier des certificats d'économie de produits phytos CEPP, et si elle conduit à un conseil stratégique et indépendant, explique Dominique Potier, député de Nouvelle gauche, interrogé par Référence appro. L'équation sera complexe d'un point de vue technique, mais des pistes semblent exister. Sinon, ce sera une déconvenue. » Responsable de la conception du plan Écophyto2, Dominique Potier avait alors privilégié les CEPP et la responsabilisation de la distribution agricole, laissant de côté à court terme la séparation de la vente et du conseil. « La question est désormais tranchée, poursuit-il. Cette mesure n'a pas suscité de vifs débats dans l'atelier que je présidais dans le cadre des États généraux de l'alimentation ».
Quelle sera alors la place de la distribution agricole ? « Je crois que c'est clair : les coopératives et négoces ne pourront plus faire de conseil aux agriculteurs. » Une position qui va à l'encontre de la vision de la distribution qui elle, affirme ne pas vouloir se séparer du conseil.
Quid également du plan de sortie des pesticides annoncé par le Gouvernement pour la mi-2018 ? « J'ai été auditionné à deux reprises par les missions parlementaires et gouvernementales depuis le début de l'année, indique le député de la Meurthe-et-Moselle. Je pense que nous devons aller vers un plan Écophyto 2 renforcé. En effet, celui-ci a fait la quasi unanimité mais il n'a pas pu être mis en œuvre. Il me semble avoir été entendu par les auditeurs. »