Pour l’avenir, Acolyance parie sur les semences hybrides
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En juin dernier, Acolyance est devenu, avec TERRE ATLANTIQUE et Cavac, l’un des actionnaires d'Asur Plant Breeding, la branche sélection du groupe Saaten Union. Pérenniser l’activité de multiplication de semences hybrides pour ses adhérents est pour Pascal Bailleul, le directeur général d’Acolyance, un impératif. Ses ambitions sont même de doubler les surfaces de blés d’ici à cinq ans. Sa fusion avec Céréna, soumise aux votes en décembre, s’inscrit également dans la mutualisation des outils.
« Historiquement, Acolyance n’est pas qu’un simple distributeur de semences, rappelle d’entrée Pascal Bailleul, le directeur général d’Acolyance. Notre filiale Eurosem est d’ailleurs, depuis 2014, très active au sein du GIE Actisem, aux côtés de Caussade Semences et d’Epi de Gascogne. Nous travaillons à pérenniser et à soutenir, à l’échelle de notre territoire, la R&D en production de semences ».
Dans une logique de filière
Dans cette stratégie, un pas de plus a été franchi en juin dernier en entrant dans le capital d’Asur Plant Breeding, la branche sélection du semencier SAATEN UNION. « Chez Acolyance, nous multiplions 740 ha de blé hybride, en lien avec Saaten. Cette activité, source de diversification et de plus-value, est importante pour nos adhérents. Or, Saaten Union a, en 2015 et 2016, subi deux campagnes très compliquées. Le semencier a donc souhaité faire évoluer son actionnariat pour renforcer les moyens de production et accroitre les investissements en matière de sélection. Nous avons participé au tour de table et accepté, avec Terre Atlantique et Cavac, d’entrer au capital de l’entreprise. Sur un sujet comme celui-ci, nous ne sommes pas des actionnaires en quête de dividendes ! Nous nous plaçons dans une logique de filière intégrée, de l’amont à l’aval ». Ces coopératives possèdent à elles trois 13 % du capital (Acolyance 5,41 %, Terre Atlantique 5,34 % et Cavac 2,29 %), soit un investissement de 3,5 M€ sur les 10,5 M€ soulevés cette année. Les actionnaires historiques restent Nordsaat Ackerman, Petersen et Südwestaat.
Faire connaitre les performances des hybrides
Même si les agriculteurs français boudent, ces dernières campagnes, les blés hybrides, Acolyance croit en cette génétique. « Les performances des variétés sont là, parfois peut-être pas suffisamment connues. Dans un contexte tendu des trésoreries des exploitations, l’hybride souffre de l’investissement nécessaire. Pourtant, alors que la pression autour des produits phytosanitaires est de plus en plus grande, cette génétique reste une solution efficace pour préserver les rendements, sans prise de risque. Et puis ne l’oublions pas, Asur Plant Breeding, ce ne sont pas que des hybrides. L’entreprise produit autant de lignées que d’hybrides. Mais nous, nous croyons fort au regain d’intérêt, dans les années à venir, pour la technologie hybride. Nous travaillons d’ailleurs avec Syngenta sur les orges. Pour les blés, nous comptons doubler nos hectares de multiplication d’ici à cinq ans ».
Une activité semences déjà partagée avec Céréna
La fusion programmée avec Céréna pour la fin de l’année (1) montera à trois le nombre de stations de semences : une pour Céréna et deux pour Acolyance, à Soissons et Reims. « L’union fait la force, précise-t-il. À deux, nous serons plus forts et pas seulement sur le dossier des semences. Nous pouvons grossir tout en conservant la proximité avec nos adhérents et en répondant, rapidement, à leurs préoccupations. Dès cette année, nous avons déjà engagé un partenariat avec Céréna en leur proposant des hectares de multiplication ».
(1) Les assemblées générales ont lieu le 12 décembre pour Céréna et le 18 décembre pour Acolyance