Pour les conseillers indépendants (PCIA), « le référentiel conseil n’est pas assez rigoureux »
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Une nouvelle version du « référentiel de certification pour l’activité conseils stratégique et spécifique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques » est parue. Pour les conseillers indépendants, ce document ne va pas encore assez loin.
La DGAL (Direction générale de l’Alimentation du ministère de l’Agriculture) a rédigé une nouvelle version du « référentiel de certification pour l’activité conseils stratégique et spécifique à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques ». Un document attendu par les professionnels alors que l’échéance de la séparation du conseil et de la vente, toujours prévue à ce jour pour le 1er janvier 2021, approche. Pour les conseillers indépendants, « ce document de travail » ne va pas encore assez loin.
16 exigences précisées
En 24 pages, il détaille les « points de contrôle » qui permettront aux organismes certificateurs de travailler et liste 16 exigences, avec notamment des précisions sur les « critères d’indépendance élargie ». Pour Hervé Tertrais, représentant du PCIA, le pôle du conseil indépendant en agriculture, « ces exigences ne sont pas encore assez rigoureuses. Un « vrai » conseiller indépendant ne vit que de la rémunération claire et unique apportée par les honoraires des clients. Vivre uniquement de cette prestation n’est pas simple mais c’est la seule façon d’être totalement indépendant. Nous devons prouver que l’on apporte un réel plus. Ce document assimile entre autres les conseillers des chambres d’agriculture à des conseillers indépendants ! Ce qui, comme il est souvent dit, y compris par des distributeurs, est faux. Les chambres perçoivent des subventions de fonctionnement : elles ne sont pas indépendantes financièrement et n’ont pas d’obligation de résultat lorsqu’elles prodiguent des conseils. D’autres organismes se situent entre les deux et nuisent à la fois aux distributeurs et aux conseillers vraiment indépendants.»
Tout le monde a à y gagner
Pour les représentants du PCIA, « la mise en place de la séparation du conseil et de la vente est l’occasion de vraiment changer les choses, de séparer les deux activités pour tous les intrants. Oui, au départ, nous ne serons pas nombreux à proposer du vrai conseil indépendant. Mais je pense que tout le monde a à y gagner que ce soit à court, moyen ou long terme : les agriculteurs mais aussi les coopératives et les négoces. À chacun son métier, sa place. Il faut bien par exemple que des personnes vendent de l’appro pour que d’autres fassent du conseil indépendant ».