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Premier bilan de FERMEcophyto-réseau InVivo : performance environnementale et rentabilité sont compatibles

Le | Cooperatives-negoces

Une exploitation agricole peut être performante et rentable tout en améliorant son impact environnemental : telle est la confirmation apportée par les premiers résultats de FERMEcophyto-réseau InVivo, qui rassemble 155 exploitations agricoles accompagnées par 21 coopératives. Ces fermes, qui participent à l’initiative nationale Dephy lancée en 2011 dans le cadre du plan Ecophyto 2018, ont été passées au crible par InVivo : sur la campagne 2010-2011, qui servira de base de référence pour juger des améliorations futures, 550 000 données ont été récoltées et analysées sur plus de 3 000 parcelles, avec des indicateurs sur la pression en pesticides et en azote, sur l’impact des pratiques vis-à-vis du climat, de l’eau et de la biodiversité, et sur la rentabilité et la productivité. Objectif : proposer dès cet été des plans d’action individuels aux coopératives et agriculteurs membres du réseau pour réduire efficacement l’impact de leurs pratiques sur l’environnement et l’utilisation des produits phytosanitaires. G.G.

Photo : Bernard Raynaud, directeur de la direction Agriculture durable et développement du groupe InVivo (à droite) : « Pour 2012, le réseau FERMEcophyto-réseau InVivo se renforcera puisqu’il comptera 265 exploitations accompagnées par 31 coopératives. Viendront s’ajouter aux grandes cultures et à l’élevage, les filières viticole et arboricole. »

« Nos indicateurs agronomiques, écologiques et économiques, notre approche parcellaire et la modélisation des impacts réalisée nous permettent d’aboutir à trois grandes conclusions, souligne Guillaume Py, ingénieur chez InVivo AgroSolutions. Les résultats prouvent que la performance environnementale et la rentabilité sont réellement compatibles. Nous avons par ailleurs observé que s’il existe un lien très fort entre rendement et marge brute, les quantités d’intrants utilisées sont, à rendement équivalent, variables, et ont donc une forte incidence sur la rentabilité. Enfin, nous avons constaté une absence de lien direct entre IFT et rendement, et pu conforter le fait que l’amélioration de l’impact environnemental passe par l’amélioration des pratiques et l’aménagement de l’espace. » D’où l’intérêt du diagnostic parcellaire, avec des indicateurs précis et objectifs, pour trouver les solutions adéquates à chaque site. Le réseau FERMEcophyto-réseau InVivo, créé en collaboration avec Coop de France, Farre et les instituts techniques Arvalis-Institut du végétal et Cetiom, s’est fait accompagner par le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) et France nature environnement. Les modèles utilisés ont par ailleurs été validés par l’Inra.

Enrichir la biodiversité

« Nous avons également travaillé sur l’enrichissement de la biodiversité, selon des protocoles du Muséum national d’histoire naturelle, souligne Meryll Pasquet, ingénieur chez InVivo AgroSolutions. En 2011, les travaux ont porté sur les papillons et les abeilles et, pour 2012, ils vont s’élargir aux vers de terre et aux invertébrés terrestres. » Les résultats de l’étude sur l’offre en nectar et en pollen pour les abeilles solitaires ont par exemple détecté un manque alimentaire possible en octobre. « L’implantation de lierres ou de phacélie en Cipan, peut alors s’avérer une solution. »