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Premiers tours de moissonneuses : inquiétude pour les PS

Le | Cooperatives-negoces

Alors que les pronostics vont bon train depuis quelques semaines quant à la qualité de la récolte 2016, les premiers tours de moissonneuses ont enfin livré les résultats tant attendus. Les récoltes ont débuté dans le sud avec quelques jours de retard certes mais désormais, tout peut aller très vite. Soleil et chaleur sont enfin là ! Les inquiétudes quant à la présence éventuelle de mycotoxines dans les céréales semblent levées. En revanche, sur orge, les poids spécifiques sont un peu faibles. En colza, les premiers résultats sont encourageants.


Dans l'Ain, chez Terre d'Alliances, les rendements en colza dépassent les prévisions : entre 34 et 40 q/ha, contre les 32 q/ha attendus. Le taux d'huile est un peu décevant : seulement 43 % contre 46 habituellement, mais reste dans la moyenne. Sur orges, aucun problème de mycotoxines à signaler et ce, malgré les fortes craintes avant récolte. Plus des trois-quarts des surfaces ont été récoltés et les PS sont un peu faibles : 66 aux alentours de Lyon et plus faible encore plus au nord. Dans la Bresse et près de Mâcon, il descend jusqu'à 60. A vocation fourragère, ce critère ne devrait toutefois pas trop pénaliser la commercialisation. Les rendements sont corrects, estimés à 62 q/ha. Les premières bennes de blé arrivent tout juste. S'il est encore tôt pour tirer des tendances fiables notamment en matière de rendement, l'inquiétude pèse également sur les PS. « Certaines régions grêlées du Nord ont des PS de 65. Je ne sais pas encore comment on va traiter tout ce qui rentre en dessous de 70 », s'interroge Jérôme Laborde, responsable collecte chez Terre d'Alliances. Le taux de protéine est estimé à 12 %.


Plus au Sud, chez Vivadour (32), le bilan s'annonce très hétérogène sur la qualité. « Les agriculteurs ayant protégé leurs cultures s'en sortent mais de très grandes disparités sont visibles selon les territoires », témoigne Fabien Cazeaux, responsable collecte. En blé tendre, 17 % de la collecte est réalisée. Le poids spécifique avoisine 76 et le taux de protéine 11,5 %. Des chiffres pas catastrophiques mais décevants. Seul réconfort du côté du colza où pour les 70 % des surfaces collectées à ce jour, les rendements se situent aux alentours de 40 q/ha.


« Ici, nous sommes donc passés au travers des maladies », témoigne Cécile Chabanis, responsable collecte chez Terres du Sud (47). Un quart de la récolte de blé tendre est rentrée et les chiffres sont bons. Le PS de 77 est légèrement en dessous des moyennes de la région mais suffira à satisfaire les marchés habituels. La protéine est aussi au rendez-vous, comprise entre 11,5 et 12,8 pour les meilleures parcelles. Les rendements devraient osciller entre 62 et 65 q/ha. « C'est un peu décevant car nous partions sur un potentiel record de 67 quintaux en début de campagne, mais cela reste au-dessus de notre moyenne de 60 q/ha », indique Cécile Chabanis. 95 % des orges d'hiver sont récoltées. Le PS peinera à franchir la barre des 63 mais là encore, cela ne devrait pas pénaliser les débouchés. En colza, l'année s'annonce très bonne au regard des 60 % des surfaces déjà collectées. La coopérative table sur des rendements de 30 à 33 q/ha, soit près de 5 quintaux de plus que la moyenne dans la région.  


La vigne n’est pas épargnée par les maladies…

La pression mildiou reste forte sur les vignobles du Sud-Ouest. L'apparition des symptômes se poursuit, plus marquée sur fruit que sur feuille selon les régions. Les conditions climatiques sont encore très favorables à l'apparition d'oïdium. Dans la plupart des vignobles, la préservation du potentiel de vendange s’avère un réel enjeu dans un contexte où les rendements visés ne sont pas toujours atteints. Sans compter que depuis le début de l’année, la pluie et les températures douces, puis fraiches, ont favorisé le développement de l’ensemble du complexe maladie. Mildiou mais également black rot botrytis.


… la pomme de terre non plus

Dans toutes les régions, la pression mildiou est au plus haut : le risque est maximal. Cette campagne ressemble de plus en plus à celle de 2007, dernière année où l’ensemble des zones de production de pommes de terre avaient subi de fortes attaques. En cause : le climat. Depuis mi-mai, l’hygrométrie journalière dépasse très souvent 90 % avec des températures, entre 18 et 20 °C maximum, se situant dans la fourchette idéale pour le développement du mildiou. Le conseil est de respecter la cadence de traitements, avec des produits haut de gamme. Dans les parcelles fortement contaminées ou si des foyers sont bien isolés, le conseil est de les détruite avec un défanant à action rapide et ce, pour éviter l’extension du champignon au reste de la parcelle ou aux champs voisins.