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Préparations naturelles, Goëmar active le marché des grandes cultures

Le | Cooperatives-negoces

Goëmar a rassemblé les 24 et 25 mai une cinquantaine de dirigeants de la distribution, représentant l’essentiel du potentiel d’achat en grandes cultures.

Directeurs, responsables engrais ou phytos ont fait le plein d’informations sur les deux gammes de la firme malouine : produits d’activation de la nutrition des plantes, d’une part et protection immunitaire de l’autre. « Ni substituts, ni alternatifs, mais des produits complémentaires de la chimie ». Tel est le positionnement avancé d’emblée lors de la conférence débat du 24 mai par Jean-Pierre Princen, président exécutif de Goëmar. La gamme de l’entreprise, issue d’algues, s’inscrit dans une logique « d’écologie positive », où l’empreinte écologique des productions agricoles est d’autant plus faible que les rendements sont élevés. Catherine Deger

Photo : Xavier Beulin et Jean-Pierre Princen. Le président de la FNSEA est venu conclure la journée du 24 mai. « Nous sommes dans la complémentarité des solutions », a-t-il indiqué, dressant un parallèle entre démarches agronomiques et syndicales.

« Rappelons-nous qui nous a fait roi », a illustré Michel Boucly, directeur général adjoint de Sofiprotéol, faisant référence au protocole de Kyoto qui a permis le développement des agro-carburants. Leur bilan en termes de gaz à effet de serre (GES), bien que sans commune mesure avec les énergies fossiles, mérite de progresser. Les engrais azotés constituent 60 % de ces émissions en productions végétales.

Valoriser au mieux chaque unité d’azote utilisée constitue un élément de réponse essentiel. Une vision partagée par Jacques Mathieu, directeur général d’Arvalis-institut du végétal, et étendue à l’ensemble des productions, énergétiques ou alimentaires. « Le bénéfice des activateurs de la nutrition des plantes est de l’ordre de 3 à 6 points, associés à un moindre reliquat azoté », a résumé Paul Hery, responsable marketing de Goëmar. Un programme nommé Unités Rendues Plantes, mené avec Arvalis-institut du végétal est en cours. Il porte sur le fractionnement des apports du substrat d’algues dans les applications foliaires. Il devrait contribuer à la dynamique du marché, estimée par l’entreprise entre 30 à 40 % par an.

Convergence d’intérêt vers les produits de bio-contrôle

Des représentants des groupes Terrena, Triskalia et Axéréal ont souligné à la fois l’importance de l’innovation et la nécessité de remettre les agriculteurs au cœur de la réflexion agronomique afin de répondre à la double contrainte de produire plus et mieux. « Nous devons sortir de la logique : un problème, une solution », a résumé Jacques Mathieu, qui cite cinq types de réponses à combiner : la génétique, les OAD, les techniques innovantes, l’approche territoriale et l’information/communication.

Goëmar entend bien intégrer les produits de bio-contrôle en amont des réflexions pour faire baisser la pression phytosanitaire. Les pouvoirs publics ont pris une série de décisions qui va dans ce sens. Ils viennent de valider un IFT (indice de fréquence de traitement) spécifique aux produits de bio-contrôle : un Nodu (nombre de doses utiles) devrait suivre. L’ensemble des parties prenantes (APCA, FNSEA, Coop de France et FNA, Acta, UIPP et IBMA) est appelé à présenter avant l’été ses engagements pour un contrat cadre sur ces produits, lequel fera en principe l’objet d’une signature formelle cet automne.

Photo : Visite de l’usine Goëmar le 25 mai. Construite en 2011, elle a produit 3 000 tonnes d’activateurs et de vaccins des plantes en 2012. 4 000 tonnes sont escomptées en 2013… Elle est configurée pour atteindre 10 000 tonnes.