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Procès AZF : la justice se donne en spectacle à Toulouse

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La Cour de cassation a ouvert la voie le 17 février, à l’enregistrement vidéo du procès de l’explosion de l’usine AZF (30 morts et plus de 2000 blessés, le 21 septembre 2001) qui s’ouvre lundi prochain à Toulouse. C’est une première en France devant un tribunal correctionnel. Les magistrats ont ainsi donné satisfaction à l’association des sinistrés et rejeté le pourvoi formé par Total et Serge Biechlin, directeur de l’usine au moment de la tragédie. J.P.

Depuis la loi de 1985 sur l’enregistrement vidéo des procès « historiques », seuls ont été filmés en France les procès de Klaus Barbie (1987), Paul Touvier (1994) et Maurice Papon (1998). Le point commun entre ces procès était leur portée historique, les trois accusés étant jugés, devant des cours d’assises, pour leur participation à un crime contre l’humanité. « Il paraît nécessaire que soit conservée grâce à des moyens audiovisuels comme l’enregistrement des débats, la trace des discussions scientifiques sur les causes de la catastrophe industrielle », avait plaidé Jacques Nunez, premier président de la cour d’appel de Toulouse.


Le procès devrait durer 4 mois. Le scenario de l’accident chimique (mélange de nitrate d’ammonium et d’un produit chloré) échafaudé deux heures seulement après la terrible explosion, est aujourd’hui mis à mal par plusieurs scientifiques ou journalistes qui ont pointé les approximations ou les erreurs des experts et les flous de l’enquête judiciaire. Les victimes de la tragédie, leurs familles, les anciens salariés d’AZF et les Toulousains tout court qui ont perdu le 21 septembre 2001 un pan de leur histoire, veulent connaître la vérité. Mais il n’est pas sûr qu’elle sortira du prétoire.