Protéines France, une interface de dialogue précieuse pour les coopératives
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Une demi-douzaine de coopératives font partie des 40 adhérents de l’association Protéines France. Elles y trouvent un lieu d’échange et de création de réseau, et une structure capable de porter leur parole auprès de la sphère politique sur les enjeux liés aux filières protéines. L’association organisait un évènement, le 29 juin à Paris.
Parmi la quarantaine d’adhérents de Protéines France, association créée en 2017 pour fédérer les acteurs des filières de protéines de l’Hexagone, se trouvent notamment Tereos, Vivescia, Axereal, Terrena ou Le Gouessant. Une journée d’échange était organisée le 29 juin, à Paris. L’occasion d’aborder, avec les représentants des coopératives présentes, l’utilité d’adhérer à une telle structure.
Protéines végétales et animales
Tereos fait partie des fondateurs de l’association. Pour Morgane Estève, responsable des affaires publiques et institutionnelles de la coopérative, l’association joue utilement le rôle de catalyseur : « Une telle structure faisait défaut précédemment, juge-t-elle. Protéines France rassemble les acteurs de l’amont comme de l’aval, et assure la coexistence et l’articulation des enjeux touchants les protéines animales et les protéines végétales. Pour Tereos, dont les adhérents sont à la fois des éleveurs et des cultivateurs, c’est important. »
Protéines France dans les radars des pouvoirs publics
Vivescia est un autre membre fondateur. Julie Anthoni, responsable scientifique et marchés innovants au sein de la coopérative, explique : « Vivescia est présente au niveau de l’amont agricole, mais est aussi active sur les marchés aval du BtoB et du BtoC. Protéines France réunit tous ces points de vue et constitue donc une interface d’échange précieuse. Nous y avons consolidé des relations avec certaines structures importantes, et créé de nouveaux liens, notamment avec des start-up. »
Pour Morgane Estève comme pour Julie Anthoni, dont les coopératives sont présentes au bureau de l’association, l’un des grands succès de Protéines France est d’avoir réussi à créer un lien privilégié avec les pouvoirs publics. « Les ministères ou BPI France s’adressent à nous pour avoir un interlocuteur unique au moment de lancer un appel à manifestations d’intérêt, ou un appel à projets lié à une de nos filières, glisse Julie Anthoni. Au niveau technique, également, une structure comme Terres Univia sait désormais où nous trouver en cas de besoin. »
Des sujets stratégiques… et sensibles
Le président de Protéines France, Paul-Joël Derian, voit de son côté un véritable atout dans la présence de ces coopératives au sein de l’association. D’autant que les enjeux abordés sont stratégiques, et parfois sensibles. « Sur un sujet de société comme pour des sujets techniques, la discussion n’est pas toujours facile, estime-t-il. Les coopératives apportent un regard très terrain, que l’on parle de protéine végétale ou animale. » Il cite notamment le sujet des dénominations traditionnellement liées à la viande (saucisse, nuggets, lardons, etc.). Un débat qui a d’ailleurs provoqué le départ, en mai 2023, de l’un des membres fondateurs de l’association, Limagrain, qui l’a confirmé à Référence agro. Limagrain a exprimé à diverses reprises son opposition vis-à-vis de la position de Protéines France, qui se montre ouvert à l’utilisation de ces dénominations, pour les végétaux, avant de se retirer, tout en en remerciant l’association pour ses différentes actions.
Si la tonalité des échanges, le 29 juin, visait justement à dépasser l’opposition animal/végétal, certains adhérents de Protéines France, y compris parmi les coopératives, restent très attentifs à leur communication sur le sujet. « C’est justement l’objectif de Protéines France de dépassionner ces débats », conclut un autre participant de la journée.