Récolte 2018 : les premiers bilans se précisent
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Les récoltes sont désormais bien engagées même si les pluies et orages ont, localement, pu stopper l’avancée des chantiers. Pour les orges et le colza, les bilans s’affinent. La qualité est presque toujours au rendez-vous mais les rendements n’y sont pas. Idem pour les premiers blés récoltés. Ces résultats mitigés s’expliquent par les fortes précipitations hivernales et par des conditions climatiques peu favorables en fin de cycle des cultures : fortes chaleurs accompagnées parfois de pluies ou orages importants. Mais les régions au nord de la Loire n’en sont qu’au tout début. Les analyses mycotoxines se multiplient car les craintes sont réelles. Mais les premières analyses sont plutôt rassurantes.
Pierre Toussaint, responsable de la collecte chez Axéréal (45) - « Des orges au calibrage un peu faible »
« Dans notre zone, la moisson des orges d’hiver est presque terminée. Les rendements sont confirmés hétérogènes et globalement, en dessous de la moyenne pluriannuelle. Les qualités sanitaires et technologiques sont satisfaisantes (PS, protéines) avec un bémol malgré tout sur le calibrage, même si les taux des coupes plus tardives sont meilleurs. Pour le colza, l’état d’avancement des récoltes dépend des secteurs : les colzas sont battus à 70 % dans certains territoires de l’Indre, alors qu’elle commence tout juste en Touraine ou dans le nord de l’Eure-et-Loir. Les rendements sont décevants dans l’ensemble et contrastent avec les records de l’an dernier. Les premières orges de printemps, de très bonne qualité, présentent pour l’heure des rendements tout à fait corrects. Les tout premiers blés tendres affichent des PS aux normes (entre 76 et 80) : des résultats à confirmer dans les jours à venir ».
Christian Cordonnier, DG de Terre Atlantique (17) - « Nous nous contenterons de la hausse des marchés »
« Au 5 juillet, la moitié des colzas et des pois sont récoltés, le quart des blés tendres et à peine 20 % des blés durs. La pluie ralentit les chantiers qui ont commencé de bonne heure. Pour l’heure, RAS du côté de la qualité. Mais tout n’est pas rentré ! En rendement, en revanche, nous constatons déjà de fortes disparités. Le climat, trombes d’eau puis temps très sec, a amputé le résultat final. Dans certaines parcelles, l’eau est arrivée trop tard. Je pense que cette année, nous nous contenterons de la hausse des marchés ».
Céline Gerbou, responsable collecte de la coopérative du Ribéracois (24) - « Bons rendements, qualité décevante »
Si le colza s’avère la grosse déception de l’année à la coopérative du Ribéracois (à peine 25 q/ha pour les meilleurs résultats), pour les céréales, la tendance est plus mitigée. « La moisson des orges est réalisée à moitié, celle des blés, à à peine 15 %. Mais déjà, pour les orges, la qualité déçoit : faibles PS, à 61-63 pour des rendements avoisinant les 45-55 q/ha. Pour les premières parcelles de blés récoltés, les protéines sont très faibles : 9 à 10, pas plus. Les PS sont bons, de 79 à 80. Nous avons quelques craintes sur la teneur en DON. Les premières analyses annoncent des taux de 1200 ppb. Les rendements en blé sont corrects : 65 à 70 q/ha en Charentes, autour de 60 q/ha en Dordogne ».
Jean Bourtembourg, responsable collecte à la Scara (10) - « Le retour des pluies pourrait impacter la qualité »
« Au 4 juillet, nous avions récolté 50 % des colzas et à peine 10 % des blés, notamment les variétés les plus précoces. Côté qualité, le taux de protéines est de 11,5 avec peu de grains fusariés mais quelques grains échaudés. Le Hagberg est au-dessus de 220 et les PS au-dessus de 76. Le retour d’épisodes pluvieux nous inquiète quelque peu. Les rendements sont à 35 q/ha pour le colza et entre 85 et 90 q/ha pour les blés. Mais nous n’en sommes qu’au tout début ».
Phillipe Hance, responsable collecte à la Cal (54) - « Des rendements en dessous des moyennes décennales »
« La récolte des blés commence seulement. En prévisionnel, nous estimons les rendements entre 70 et 75 q/ha. Les premières qualités sont correctes mais la pluie tombée au moment de la floraison augmente le risque mycotoxines. En colza, les premiers résultats sont mauvais, mais semblent s’améliorer au fil de l’avancée des récoltes. Nous espérions 35 q/ha de moyenne mais au final, nous ne devrions pas dépasser les 30 q/ha. En orge de brasserie, les rendements sont hétérogènes avec 67 q/ha de rendement moyen a priori. En qualité brassicole, les résultats sont également très disparates. La récolte des orges de printemps n’a pas encore commencé. Cela restera une année très moyenne avec des rendements en dessous des moyennes quinquennales ou décennales pour l’ensemble des espèces. »
Cyrille Fiard, responsable collecte au négoce Bernard (01) - « Après une année exceptionnelle, retour à des rendements moyens »
« En orge fourragère, 80 % de la moisson est réalisée. La moyenne des PS est de 64, en retrait par rapport à l’année dernière. Les rendements sont moyens en Rhône-Alpes, décevants dans la Drôme et en Bresse. Après une année exceptionnelle, nous retrouvons des chiffres proches de la moyenne des cinq dernières années. 75 % des colzas sont récoltés avec des rendements avoisinant les 30 q/ha. En blé, 15 % de la moisson est rentrée. Les protéines et les PS sont très bons. Les rendements sont corrects à moyens, autour de 70 q/ha. »
Amélie Petit, responsable technique de la coopérative 110 BOURGOGNE (89) - « Les résultats sont très hétérogènes »
« La récolte de l’orge est terminée : celle du colza est en passe de l’être. Au nord de la Côte d’Or et au sud de l’Yonne, les chantiers se poursuivent. Les rendements sont très hétérogènes. Difficile donc de donner des résultats moyens. Les terres hydromorphes ont particulièrement souffert. Les rendements du colza déçoivent : entre 22 et 37 q/ha. Le gel, en reprise de végétation, a lourdement impacté le bilan final. Côté qualité, il est encore un peu tôt pour dresser un premier bilan. »