Référence agro

Regards croisés sur un an de nouvel agrément phyto

Le | Cooperatives-negoces

A l'occasion du premier anniversaire de l'obligation d'être certifié pour obtenir l'agrément phyto, Vincent Magdelaine, directeur de Coop de France métiers du grain (à gauche) et Sébastien Picardat, directeur général de la Fédération du Négoce Agricole, font le bilan de ce changement réglementaire et pointent les prochaines évolutions à venir en matière de conseil et de vente de produits phytos.


Côté coop comme côté négoce, l'obligation d'être certifié depuis le 1er octobre 2013 pour se voir délivrer l'agrément qui permet de conseiller et de vendre des produits phytos est jugée positive. Tous les adhérents de ces deux fédérations professionnelles exerçant une activité de distribution de produits phytos ont passé en temps et en heure cette nouvelle épreuve réglementaire, et les audits post-certification n'ont engendré aucune mauvaise surprise. « Toutes les coopératives étaient suffisamment préparées et les audits se sont bien passés », confirme Vincent Magdelaine chez Coop de France. « En identifiant mieux les responsabilités techniques et juridiques entre distributeurs et utilisateurs professionnels, cette réglementation répond parfaitement aux objectifs de sécurisation et de professionnalisation de cette chaîne », se réjouit Sébastien Picardat, directeur général de la FNA.

Selon Sébastien Picardat, deux questions importantes trouvent désormais des réponses claires au travers de la Loi d'avenir agricole en attente de promulgation : la définition des produits de biocontrôle, solutions peu préoccupantes et méthodes alternatives ; et l'obligation pour tous les utilisateurs professionnels de recevoir un conseil individualisé au moins une fois par an provenant d'un organisme agréé, distributeur ou non. « Cela correspond parfaitement aux objectifs du négociant agricole d'adapter un conseil personnalisé à chaque client, agriculteur ou professionnel des zones non agricoles », commente Sébastien Picardat. Des discussions sont malgré tout toujours en cours entre administration et professionnels pour améliorer les référentiels, dans un souci commun de démarche de progrès. « Les règles de formalisation des préconisations écrites restent une usine à gaz, dans la mesure où les exigences sont à la fois compliquées et pas très pragmatiques », déplore par exemple Vincent Magdelaine.


Certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques


La FNA et Coop de France ont par ailleurs participé depuis quelques mois aux travaux préalables à l'expérimentation future, annoncée il y a un an, de certificats d'économie de produits phytopharmaceutiques (CEPP), au sein d'une mission interministérielle (finances, agriculture, environnement). Les conclusions de cette dernière ont été rendues fin septembre aux ministres concernés. « Nous attendons désormais que la DGAL mène les consultations nécessaires pour rédiger l'ordonnance permettant d'expérimenter ces CEPP en 2015-2016 », explique Sébastien Picardat. Dans ce cadre, les distributeurs agricoles sont favorables à une évolution réglementaire visant à toujours mieux responsabiliser les utilisateurs de phytos, mais n'acceptent pas un système imposant un quota réglementé de volume de vente par distributeur. « Cela nous semble un non-sens et revient à supprimer la liberté des agriculteurs de choisir des produits de protection des plantes, estime Sébastien Picardat. Nous sommes d'accord pour être l'auto-école, mais pas le gendarme ».

Vincent Magdelaine insiste aussi pour « rester sur le principe des certificats d'économie d'énergie  sans alourdir les contraintes et la charge administrative des entreprises  » et avoue être « dubitatif sur le fait de devoir générer une éventuelle révision du Plan Ecophyto avec la mise en œuvre des CEPP ».