Rencontre avec Christian Cordonnier, directeur général de Terre Atlantique (17). « La stabilité sans immobilisme »
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Christian Cordonnier, directeur général de Terre Atlantique - à mi-temps depuis septembre et à temps plein depuis le 21 novembre - tenait sa première assemblée générale, le 25 novembre. L’occasion de revenir sur un exercice 2010-2011 compliqué et surtout, de présenter les projets en cours, notamment en termes de commercialisation.
Reference-appro.com : Quels sont vos objectifs en tant que nouveau directeur de Terre Atlantique ?
Christian Cordonnier : L’objectif fixé par le conseil d’administration est clair : équilibrer les comptes. L’exercice passé affiche un résultat net négatif, à - 1,967 M€, dû en partie à une mauvaise gestion de la commercialisation des céréales avec au final, pour ces cultures, une marge beaucoup trop faible. Le but est de retrouver une cohérence entre le fonctionnement de l’entreprise et les résultats économiques. Avec un fonds de roulement de 16 M€, la solidité financière de l’entreprise n’est pas remise en cause. Aujourd’hui, ce que nous cherchons, c’est la stabilité : ce qui ne veut pas dire immobilisme ! Nous apporterons les changements nécessaires. Sans pour autant réaliser de lourds investissements. Propos recueillis par Anne Gilet
Ces changements seront de quel ordre ?
L’objectif est avant tout de regagner la confiance des adhérents en leur proposant une palette de contrats plus large pour diversifier l’offre et s’adapter ainsi au profil de chacun. Nous avons d’ailleurs mis en place un questionnaire afin que chaque agriculteur évalue son niveau d’aversion pour le risque. Notre idée est aussi de stimuler les engagements précoces, dès le mois d’avril. D’ici à la fin de l’année, neuf réunions sont prévues pour présenter cette offre aux agriculteurs.
L’idée est-elle à terme de rejoindre des réseaux de commercialisation ?
Non, ce n’est pas d’actualité. Dans la région, les coopératives commercialisent seules leur collecte : beaucoup en direction du port de la Pallice, comme chez Terre Atlantique d’ailleurs où 90 % de la collecte partent à l’export. Mon expérience à la tête de l’union de commercialisation Ceremis me donne les atouts pour y parvenir. Je travaille en binôme avec Olivier de Temmerman, responsable des marchés pour Terre Atlantique. Les prises de décisions seront croisées.
Quel recul portez-vous sur les nombreuses annonces de fusion à l’échelle nationale ?
Je ne suis pas contre les unions ou les associations si, d’un point de vue économique, mettre en commun a du sens. Voilà d’ailleurs pourquoi, pour les approvisionnement, nous adhérons au réseau Alliance Atlantique Agro.
Quid de vos six magasins Gamm Vert en vente depuis quelques temps déjà ?
Nous sommes toujours à la recherche de partenaires. Association ou cession ? Tout dépendra des offres que nous recevrons. L’idée étant bien entendu de pérenniser l’activité et les emplois.
Pourquoi avoir souhaité modifier le logo de votre coopérative ?
Le logo n’a en tant que tel pas été changé. Nous avons simplement souhaité ajouter la phrase « une terre entre nos mains » afin d’apporter une réelle signature à l’entreprise, pour que chacun se réapproprie son outil de travail.
Terre Atlantique en chiffres
- 90 salariés
- 1200 adhérents
- 40 silos
- Production de semences : plus de 3000 ha dont 1220 ha de céréales, 1150 ha de tournesol, 880 ha de blé hybride, 400 ha de maïs, 290 ha de colza et 115 ha de pois. Demande croissante en maïs notamment.
- 5330 parcelles d’essais dont une centaine en prestations extérieures.
- Résultat net au 30/06/11 : -1,967 M€ contre 412405 pour l’exercice précédent.
- Chiffre d’affaires : 114,48 M€ contre 101,05 au 30/06/10.
- Résultat d’exploitation : -4,49 M€ contre 112573 l’an passé.
- 325000 t collectées en 2010 dont : 50 % de blé, 20 % de maïs ; 8 % d’orges, 7 % de tournesol, 7 % de blé dur, 4 % de pois, 3 % de colza et 1 % de sorgho. Pour 2011, la collecte ne devrait pas dépasser les 300000 t (moyenne du blé à 47 q/ha).
- 90 % de la collecte part à l’export.
- CA semences : 6,4 M€
- Santé végétale : 325000 t de vendues. Insecticides -8,76 %, herbicides stables, fongicides -9,4 % et TS, -4,63 %.
- Engrais : 43000 t dont + 6,24 % en engrais azotés et + 6,21 % en PK et NPK.