Rencontre avec Dominique Blanchard, responsable du pôle agrofournitures de Caliance
Le | Cooperatives-negoces
Créée le 1er juillet 2007, l’union de coopératives Caliance (Coopagri Bretagne, la Coopérative des agriculteurs de la Mayenne, Végam et la coopérative des agriculteurs du Morbihan) s’apprête à souffler sa première bougie. L’occasion pour Dominique Blanchard, responsable du pôle agrofournitures, de dresser un premier bilan.
Comment s’est passée la première année de vie de Caliance ?
Très bien. Pour l’heure, tout se passe comme le prévoyait le plan de déploiement. Nous sommes réellement satisfaits d’un point de vue technique mais également d’un point de vue humain : chacun des partenaires a su trouver sa place. Nous avons réussi à trouver le juste équilibre entre la proximité des réseaux et l’entité propre de Caliance. Il fallait absolument que Caliance soit plus qu’une centrale d’achats sans pour autant faire de l’ombre aux quatre coopératives. Pour se faire, nous jouons la transparence : c’est un élément essentiel pour évoluer dans un esprit constructif.
Se regrouper constitue-t-il réellement un atout aujourd’hui ?
Assurément oui. Caliance n’a pas été crée pour résoudre une crise conjoncturelle. Mais force est de constater que cette union s’est faite au bon moment. Dans le contexte de l’année écoulée, ce fut un réel atout.
Anne Gilet
Photo : Dominique Blanchard.
Dans quel sens ?
L’envolée des prix, la tension sur les marchés, la rupture d’appro de certains produits… sont beaucoup plus difficiles à gérer pour les petites structures. Au sein de Caliance, nous avons mis en place un système d’approvisionnement précis : un processus qui définit des objectifs, établit des prévisions fines et permet au final, d’anticiper les appro au plus près des besoins. Le bilan d’une telle organisation a été plus que satisfaisant cette année.
Pour « survivre » est-il donc obligatoire, dans les années à venir, de se regrouper ?
Je ne pense pas qu’il y ait un modèle à suivre. Nous, nous avions un projet et nous cherchons à le mener à bien. Bien sûr, nous échangeons avec nos concurrents, regardons de près ce qu’ils font. Décrypter les évolutions autour de nous permet également d’avancer. Après un an de fonctionnement, Caliance est plutôt bien perçu et par notre environnement fournisseur et par les adhérents des 4 coopératives. Ce qui pour nous, est capital.
Caliance est-elle vouée à accueillir de nouveaux partenaires ?
Ce n’est pas dans les projets immédiats mais nous ne fermons pas la porte. Avec Caliance, nous avons franchi un cap en termes de taille de structure et par rapport à la cohérence géographique du réseau. Nous couvrons toute la Bretagne et quelques départements des Pays de la Loire mais nous restons dans des zones de continuité pédo-climatique. Nous souhaitons désormais acquérir une crédibilité par rapport à cette union. Pour se faire, nous nous concentrons sur la qualité. Nous construisons ce que nous annonçons. Notre volonté n’est pas d’avancer trop vite. Aussi, accueillir de nouveaux partenaires risquerait de mettre en péril cette qualité de construction. En résumé : nous restons ouverts aux propositions mais nous ne ferons aucune concession sur la qualité. Nous ne souhaitons pas faire la course aux volumes.
Quels sont les projets à venir ?
Après la centralisation des commandes, effective depuis juillet 2007, c’est la facturation qui va être centralisée sur l’union Caliance au 1er juillet 2008. Mais nous avons également deux autres projets, de plus grande ampleur : le déploiement d’ici deux ans du système d’information afin que les 5 structures parlent le même « langage » et la mise à plat de l’organisation logistique. L’idée est d’implanter une « supply-chain » optimisée du fournisseur à l’adhérent. Bien sûr, nous restons à l’écoute des attentes de nos fournisseurs. Echanger, discuter constitue à nos yeux un atout indispensable pour continuer à proposer des services de qualité.
''Caliance en chiffres
- En agrofournitures :
- - 200 M€ de CA
- - 20 personnes
- - 4 plates-formes d’essais
- - 1 seul point de facturation fournisseurs
- - 4 réseaux de distribution partenaires, regroupant 250 technico-commerciaux
- En céréales :
- - 1 million de tonnes de céréales commercialisées (60 % en blé)
- - 300 points de collecte
- - - 1 bureau de vente constitué de 6 personnes''