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Rencontre avec Frédéric Carré, FC2A : « Talents recherchés au cœur des territoires ruraux »

Le | Cooperatives-negoces

A quelques jours de son congrès annuel, qui se tiendra le 27 novembre à Paris, Frédéric Carré, président de la Fédération du commerce agricole et agroalimentaire (FC2A) et de la Fédération du négoce agricole (FNA) répond aux questions de notre rédaction.


Depuis plusieurs mois, la FC2A multiplie ses actions en direction des jeunes pour les sensibiliser aux métiers du commerce agricole et agroalimentaire, qu'attendez-vous de ces rencontres ?

Frédéric Carré : Nos entreprises ont besoin de successeurs  et certaines régions peinent à recruter. Pourtant, nos métiers, en lien avec l'alimentaire, sont très attractifs. Beaucoup de jeunes ont visité nos stands lors des salons étudiants où nous étions présents. Nous allons à leur rencontre très en amont de leur choix d'orientation pour les sensibiliser aux métiers du commerce agricole et agroalimentaire. Nous mobilisons aussi les réseaux sociaux comme Viadeo pour faire bouger les « talents » vers les régions qui en ont besoin. Pour beaucoup, il s'agit de petites entreprises très ancrées dans le territoire et génératrices d'emplois de proximité. Cette notion de territoire est l'essence même des entreprises de la FC2A.


Pour les négoces, les CEPP seront appliqués d'ici quelques mois. En tant que président de la FNA, comment voyez-vous la mise en place de ce dispositif ?

F.C : Le dispositif expérimental prévoit la diffusion de fiches actions et un système de sanctions, mais dans le détail tout est encore très flou. Nous sommes très favorables à la diffusion de ces fiches. Encore faut-il qu'elles s'appliquent à notre secteur d'activité qu'est la distribution et le conseil. Cependant, nous disons non à une fiscalité punitive. Le dispositif des CEPP va pénaliser les filières et nuire à leur compétitivité. La perspective de pénalités financières dans cinq ans ne va-t-elle pas générer une hausse des prix des produits phytosanitaires pour les agriculteurs ? Si l'impôt est au niveau du distributeur, c'est l'agriculteur qui en paiera le prix en bout de chaine.  Nous préférerions nous focaliser sur les dispositifs vertueux comme le réseau des fermes Dephy, le Certiphyto ou la certification des entreprises.


Si les négoces restent très ancrés localement, les réseaux d'appro eux grossissent davantage, à l'image de la création d'Actura, dont vous êtes le président. Peut-on encore aller plus loin dans la concentration ?

F.C. : La structuration en réseaux qui s'opère est un signe de maturité de la filière. Le nombre d'exploitants diminue, les réseaux d'informations sont de plus en plus rapides. Inévitablement les réseaux d'acteurs se concentrent pour répondre à ces changements et rester compétitifs, que ce soit dans le secteur coopératif ou privé. Aujourd'hui, une douzaine de centrales d'achats réalise plus de 90 % du marché français. Mais on peut imaginer que ce nombre se réduira à quatre ou cinq d'ici à quelques années.