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Rencontre avec Guy Dartois, président de la Cooperl (22) : « Vendre nos compétences et notre qualité aux Chinois »

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De retour du voyage présidentiel en Chine où il complétait la délégation agroalimentaire des chefs d’entreprise qui accompagnaient les membres du Gouvernement, Guy Dartois, président de COOPERL ARC ATLANTIQUE (22), explique l’intérêt pour sa coopérative leader en production porcine de se positionner dans ce pays.

Propos recueillis par Laurent Caillaud

Quel était l’objectif de votre voyage en Chine pour votre coopérative ?

Guy Dartois : Ce voyage a été l’occasion de finaliser et de faciliter des démarches engagées avec les Chinois depuis quelques semaines. Nous avons notamment conclu un accord de création d’une société en joint-venture à 50/50 dans laquelle nous investissons 5 M€. Il s’agit de créer avec nos partenaires chinois une ferme de sélection de porcs pour laquelle nous fournirons l’ingénierie et la génétique. Nous expédions déjà depuis plus de dix ans notre génétique race pure en Chine pour peupler leurs élevages, mais ce projet va plus loin et formalise nos relations avec ceux qui représentent près de 45 % de la production mondiale de porcs. Car leurs élevages restent peu productifs et les Chinois deviennent demandeurs de plus de traçabilité et de qualité sanitaire. C’est pourquoi ils veulent acheter nos compétences et notre qualité.


Les éleveurs de porcs bretons voient-ils d’un bon œil vos projets en Chine ?

G. D. : Nos adhérents doivent comprendre que nos relations avec les Chinois sont surtout destinées à mieux mettre en avant nos technologies et nos savoir-faire. Il est évident que nos préoccupations restent à 99 % tournées vers la Bretagne et la sauvegarde de nos filières et de nos emplois. Pas question de produire de la viande porcine en Chine, ni de faire concurrence à nos propres adhérents. Mais concernant le commerce de la viande, la demande en qualité augmente fortement. Depuis longtemps, nous sommes présents sur ce pays, mais jusqu’alors avec des bas morceaux. Depuis peu, la demande explose en pièces nobles et l’an dernier, la Cooperl a vendu 18 000 t de viande de porc en Chine.