Rencontre avec Guy Krewer, animateur du marché agrofourniture chez Triskalia (29) - « Le désherbage des céréales s’annonce compliqué en Bretagne »
Le | Cooperatives-negoces
Avec les intempéries qui secouent la Bretagne depuis plusieurs semaines, le représentant de la première coopérative de la région témoigne d'une situation « assez compliquée » pour les céréaliers, producteurs de légumes et éleveurs bretons. Les équipes techniques vont par exemple devoir revoir tous les programmes de désherbage envisagés en morte saison.
Quelles sont les conséquences des intempéries pour les producteurs bretons de grandes cultures ?
Les céréales n'ont pas subi de retard car les semis ont été réalisés de façon optimale, avant la mi-décembre et les premières tempêtes. Les situations de parcelles à retourner restent marginales, mais nous constatons sur les quatre départements bretons de nombreuses parcelles les pieds dans l'eau et beaucoup de céréales, orges en tête, qui montrent des signes de carence en azote. Les quinze prochains jours seront déterminants. L'excès de pluie est par ailleurs accompagné d'une grande douceur, ce qui entraîne un fort salissement par les adventices, d'autant plus que les céréaliers bretons ne sont pas très adeptes du désherbage précoce.
Comment se présente la campagne de désherbage en sortie d'hiver ?
Il est pour l'heure impossible d'entrer dans les champs pour envisager les premiers désherbages de sortie d'hiver. Il faudrait au minimum une semaine sans pluie pour permettre un bon ressuyage. Les producteurs s'inquiètent et nos équipes techniques vont devoir revoir tous les programmes de désherbage envisagés en morte saison. Il faut s'attendre à une période très active sur le désherbage dès que les conditions météo seront favorables. Les préparations des sols pour les semis de printemps s'annoncent également beaucoup plus compliquées que d'habitude. A cette période, certains agriculteurs commencent normalement à intervenir dans les parcelles pour travailler les sols, mais là c'est impossible.
Les producteurs de légumes et les éleveurs subissent-ils aussi les conséquences des intempéries ?
Les maraîchers ont surtout beaucoup de mal à entrer dans les parcelles pour ramasser les légumes d'hiver (poireaux, choux…) et leurs récoltes sont en train d'en pâtir. La situation est encore plus compliquée en ce qui concerne certains semis qui devraient avoir lieu à cette époque.
Les éleveurs sont de leur côté obligés de laisser leurs vaches à l'abri plus longtemps, ce qui peut entraîner parfois certains risques sanitaires et une éventuelle surconsommation de fourrages et d'aliments.