Rencontre avec Hervé Gauthier, DG Union Terres de France - « Sans Agrial, retrouver une taille critique en semences de maïs »
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Le responsable de la centrale régionale d'achat d'appros Union Terres de France (UTDF) revient sur l'annonce d'Agrial de quitter sa structure (notre actualité du 27 mars) et nous explique les conséquences de ce départ sur sa stratégie.
Comment réagissez-vous au départ d'Agrial d'UTDF ?
Hervé Gauthier : Nous prenons acte. Nous respectons tout à fait la stratégie de ce grand groupe coopératif justifiée par ses choix industriels. Ce départ ne change pas fondamentalement nos perspectives, même si notre potentiel d'achat s'en trouve modifié et notre territoire devient moins vaste.
Quelles sont les conséquences sur les potentiels d'achat d'UTDF ?
H. G. : UTDF compte toujours parmi les plus importantes centrales régionales et nous conservons une taille critique suffisante sur la plupart de nos familles de produits. Avec plus d'un million de tonnes d'engrais distribués via nos adhérents, nous restons ainsi toujours un opérateur très important en fertilisants. Et en ce qui concerne les produits phytosanitaires, nous conservons un potentiel d'achat qui dépasse les 200 M€. Nos partenariats avec InVivo et Sphair répondent par ailleurs largement à notre objectif de massification nécessaire. Au delà, il est beaucoup plus important de bien maîtriser la mise en marché des produits et solutions que nous avons en charge d'acheter. Cette capacité de nos coopératives est largement reconnue par nos fournisseurs. Ceci nous permet d'assurer une bonne performance technique et économique des agriculteurs. Nous envisageons donc l'avenir avec la plus grande sérénité. L'absence d'Agrial nous pose surtout des questions en semences de maïs. Notre potentiel d'achat était en effet jusqu'alors de 600 000 doses et nous passerons à 340 000 doses.
Comment UTDF peut-elle palier cette fragilité en semences de maïs ?
H. G : Nous réfléchissons à un développement de partenariat qui nous permette d'atteindre la taille critique suffisante sur les marchés maïs grain et fourrage de notre précocité. Le souhait d'avoir une unité territoriale n'est de toute façon plus d'actualité comme lors de la création de notre union. Trouver des alliances efficaces nous semble plus prioritaire. Nous ne recherchons par ailleurs pas systématiquement de nouveaux adhérents, même si ceci pourrait être envisagé.