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Rencontre avec Jean-Baptiste Barbazanges, directeur de D’Clic - « Deux ans pour peser 15 % de l’approvisionnement en France »

Le | Cooperatives-negoces

Pour Jean-Baptiste Barbazanges, il y a bien une taille critique pour une plate-forme de référencement appro. Il l’évalue à 15 % du marché, en phytosanitaires et semences hybrides. L’assemblée générale de D’Clic, les 27 et 28 mars, a posé les bases d’une croissance à même d’atteindre cet objectif. Il s’agit ni plus ni moins de doubler l’activité en deux ans.

Les membres de D’Clic viennent de voter une progression des fonds propres de leur centrale de référencement de 3,3 M€ à 7 M€. Pourquoi ? Comment allez vous procéder ?


Jean-Baptiste Barbazanges : La raison est simple. A compter de la prochaine campagne les commandes, la facturation et les ordres de livraisons et les paiements seront centralisées par D’Clic. Les plate-formes logistiques demeurent la propriété des groupes régionaux ou négociants membres de D’Clic. Toute l’information transitera par EDI. Ces évolutions supposaient une augmentation de nos fonds propres. Elle s’est d’abord faite sur un pourcentage de 2 % du chiffre d’affaires, cette base de 2 % pourra progresser dès 2012.

Comment caractériseriez-vous D’Clic dans le paysage de l’appro français ?

J.-B. B : Nous nous appuyons sur six groupes régionaux bien implantés sur leur territoire, où ils disposent de parts de marché de 15 à 30 %. Ils constituent les actionnaires principaux du groupe, le 7e étant France D’Clic, qui accueille des entreprises individuelles trop éloignées des groupes régionaux pour y être intégrées. Ainsi, lorsque Négoce 253 s’est rapproché de D’Clic, il a naturellement constitué un groupe régional. Les Ets Truchon se sont eux rapprochés de Nord Négoce pour l’animation et la logistique. A l’inverse les Ets Valette, qui n’étaient proches d’aucun groupement régional, ont intégré France D’Clic, qui assure actuellement l’animation de neuf négoces. Avec les 88 entreprises membres des groupements régionaux, cela porte à 97 le nombre de structures pour lesquelles travaille D’Clic, de la frontière blege à Montpellier.

Propos recueillis par Catherine Deger

Combien de personnes assurent le fonctionnement de D’Clic ?

J.-B. B : Nous sommes quatre salariés depuis peu, et bientôt six, puisque nous allons embaucher deux assistantes commerciales lorsque nous serons centre de facturation. Mais dans chaque groupe régional, une à plusieurs personnes participent aux commissions commerciales et techniques. Elles réalisent un travail de référencement, de prévision, d’animation. La logique de plate-forme régionale assure la proximité avec les clients, et permet de garder du sens. D’clic n’est pas une marque qui a vocation à être connue des agriculteurs.

De quel œil voyez-vous se constituer des groupements d’achats d’ampleur interrégionale ?

J.-B. B : C’est une évolution normale. A deux ou trois ans, il n’y aura que 6 ou 7 plateformes, comme au Royaume-Uni ou en Allemagne, avec un ticket d’entrée sur le marché de 15 % pour avoir accès à l’innovation. Et nous entendons bien en être, en doublant notre part de marché, actuellement de 7,5 %.

Comment comptez-vous faire. Il ne reste plus beaucoup de structures qui ne soient pas déjà organisées ?

J.-B. B : Nous pouvons accueillir d’autres partenaires. Il reste trois à quatre groupes importants. Nous discutons avec tout le monde.

Vous n’excluez pas des coopératives ?

J.-B. B : Nous n’excluons personne, même si a priori nous sommes plus tournés vers les négoces. A terme, la ségrégation s’effacera devant la réalité économique.

Repères

Directeur : Jean-Baptiste Barbazange

Président : Frédéric Carré (Nord négoce)

Animateur de France D’Clic : Jean-Pierre Nègre

Responsable administrative et financière : Magali Dubois

Assistante de direction : Annick Guéneau

Chiffres d’affaires de 160 millions d’euros

Les sept actionnaires majoritaires : Nord Négoce (62) ; Unaac (76) ; Ets Isidore (17) ; CNA (37) ; Actagro ; Négoce 253 et France D’Clic.