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Rencontre avec Jean-François Ducret, directeur général de Valagro France. « Clarifier le flou réglementaire qui freine le développement des biostimulants »

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Fin avril, la société Samabiol a changé de nom pour devenir Valagro France, adoptant ainsi le nom de sa maison mère italienne. Alors que l'offre de la firme s'étoffe en grandes cultures (notre lettre du 29/04/13), le dirigeant de Valagro en France revient pour Référence-appro.com sur les freins du marché des biostimulants. Propos recueillis par Laurent Caillaud


Quelle est la position de Valagro sur le marché des biostimulants ?

Jean-François Ducret : Depuis 30 ans, Valagro développe et fournit des solutions nutritionnelles spécifiques et des biostimulants, en investissant 4 % de son chiffre d'affaires dans la recherche de nouvelles solutions naturelles. C'est pourquoi nous sommes très mobilisés au sein du consortium Ebic, outil européen qui vise à mettre à niveau la réglementation sur les biostimulants. Aux côtés de trente autres entreprises, Valagro mène ainsi un lobbying actif pour clarifier un vide réglementaire qui freine le développement des biostimulants, produits qui s'inscrivent pourtant parfaitement dans une chaîne technique, au côté des fertilisants et des produits phytosanitaires dont ils améliorent l'efficacité en complémentant avantageusement leurs utilisations. Car en aucun cas un biostimulant ne remplace un engrais ou un produit phytosanitaire.


Pourquoi les utilisations de biostimulants peinent à décoller ?

J.-F. D. : Ce flou réglementaire entraîne inévitablement un flou technique et commercial. Alors que les solutions qui fonctionnent sont aujourd'hui très nombreuses, efficaces et d'origines naturelles diversifiées. Le Plan Ecophyto nous aide à mieux valoriser le rôle des biostimulants mais nous avons un gros travail de vulgarisation et de développement à faire avec nos partenaires techniques - les instituts - et commerciaux - les distributeurs.

Les producteurs de grandes cultures sont-ils autant concernés par l'utilisation de biostimulants ?

J.-F. D. : Nous fournissons depuis longtemps des oligo-éléments, traditionnellement plus utilisés en cultures spécialisées, d'où une meilleure prédisposition des viticulteurs, maraîchers et arboriculteurs à utiliser les biostimulants. Compte tenu de leurs surfaces de production, ces derniers sont aussi plus enclins à essayer de nouvelles solutions. Les producteurs de grandes cultures sont toutefois aujourd'hui très en recherche de solutions complémentaires propres pour faire face aux exigences du Grenelle de l'environnement et aux pressions du grand public . Notre gamme élargie en céréales va nous aider à mieux communiquer dans ces filières.