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Rencontre avec Marcel Turbaux, PDG de Turbo négoce (02) - « Nous allons doubler notre collecte et nos ventes d’appros »

Le | Cooperatives-negoces

Dans l'Aisne, où la distribution agricole a été très perturbée lors de la dernière campagne, le négociant Turbo passe à l'offensive pour satisfaire des agriculteurs en forte attente d'alternative. Le point sur les projets de développement du négoce avec son dirigeant Marcel Turbaux.


Qu'est-ce qui vous pousse cette campagne à vouloir satisfaire de nouveaux clients ?

Notre entreprise familiale a 25 ans et s'est d'abord construite sur l'activité collecte. Nous avons ensuite développé les ventes d'appros il y a six ans. Nous sommes passés de 300 à 700 clients et avons été victimes de notre succès : nos clients nous réclament aujourd'hui une plus forte présence terrain et les agriculteurs de l'Aisne sont de plus en plus nombreux à chercher une alternative en distribution agricole, tant en collecte que sur les appros. Leurs habitudes ont en effet été très bousculées lors de la dernière campagne, marquée par différents mouvements dans la région : création de Ternovéo, fusion Vermandois-Cerena, fusion des filiales négoces des coopératives de Juniville et de Cerena, et offensive du négociant Carré dans notre département. Nous devons leur montrer que le négoce de l'Aisne, c'est Turbo, seule véritable alternative historique.


Quels sont vos perspectives de développement à plus ou moins long terme ?

Nous souhaitons d'ici 4 à 5 ans doubler notre collecte et nos ventes d'appros. Actuellement, nous collectons environ 230 000 tonnes de céréales, soit 40 à 50 M€ de chiffre d'affaires et 2 à 4 % de la collecte régionale. Nous voulons atteindre une commercialisation de 400 000 t, soit 7 % de la collecte régionale. Nos ventes d'appros, de 5 M€ la dernière campagne, devraient également doubler d'ici 2 à 3 ans. Notre chiffre d'affaires devrait ainsi passer la barre des 100 M€ à l'horizon 2018.


Quels moyens mettez-vous en œuvre pour cela ?

Nous venons tout d'abord de renforcer les moyens humains en recrutant fin 2013 un responsable trading, deux acheteurs de céréales et deux technico-commerciaux. Notre équipe réactive est ainsi portée à 15 personnes cette année avec un fort renforcement de notre présence terrain. Nous avons parallèlement des projets de développement en matériel, avec l'achat de séchoirs et la création de nouvelles capacités de stockage et d'un site d'appro. Nous stockons en effet actuellement beaucoup chez des agriculteurs et nous partageons la plate-forme d'Act'appro. En fonction de l'évolution du projet de Canal Seine Nord Europe, nous comptons également y créer un site de stockage à l'horizon 2018-2019.


Et comment comptez-vous financer ces projets ?

En plus des emprunts, nous espérons pouvoir lever 10 à 15 M€ auprès de partenaires financiers, sous forme d'obligations convertibles pour conserver notre indépendance : une somme qui pourrait constituer 5 à 10 % de notre capital. Nous multiplions actuellement les contacts pour constituer ce futur pool bancaire.