Référence agro

Rencontre avec Paul-Yves L’Anthoën, directeur du pôle amont de Terrena : « Territoire et filière portent notre stratégie de groupe »

Le | Cooperatives-negoces

Ces dernières semaines, Terrena alimente l’actualité du monde agricole. Alors que le rapprochement avec le négoce Anjou Maine Céréales suit son cours, que l’offre de rachat de Doux est à l’étude, les adhérents de Terrena ont, mercredi 27 mai, dit oui à l’entrée de la Cam (53) dans le groupe. Paul-Yves L’Anthoën, directeur du pôle amont de Terrena, revient pour Référence-appro.com, sur la stratégie du groupe.


L’adhésion de la Cam à votre groupe a massivement séduit les adhérents des deux structures. Comment expliquez-vous cela ?

Il est vrai que les adhérents de la Cam (1) ont dit oui à 98 % et ceux de Terrena à 95 %. Le projet avait été, en amont, bien préparé et bien expliqué. La Cam souhaitait se rapprocher de nous car nous partageons des valeurs et des stratégies communes notamment sur les projets de développement des filières et de l’AEI, l’agriculture écologiquement intensive. A compter du 1er juillet, la Cam deviendra une section autonome de Terrena.

Cette évolution implique-t-elle des changements d’organigramme ou d’organisation terrain ?

Non, pour l’heure, rien ne bouge. La Cam conserve son autonomie de gestion territoriale même si progressivement, les productions de la Cam vont être gérées par Terrena. C’est déjà le cas pour les bovins depuis le 1er janvier puisque le groupement bovins de la Cam a rejoint l’union Ter’Elevage qui alimente les abattoirs Elivia, filiale de Terrena. Au 1er juillet, ce sera au tour de la collecte et de l’appro. La récolte 2015 de la Cam (250000 t) viendra gonfler celle de Terrena qassurera sa commercialisation. Pour les appros, la Cam va quitter l’union Caliance pour rejoindre Agrihub, structure à laquelle appartient Terrena : pas d’évolution de gammes de prévu pour l’instant. Enfin, au 1er janvier, le groupement des producteurs de volailles de la Cam rejoindra Val'iance qui fournit Gastronome, le pôle volailles de Terrena, amené à être renforcé par l'acquisition du groupe Doux.

La taille critique du groupe Terrena est-elle désormais atteinte ?

Notre stratégie n’est pas guidée par la volonté d’atteindre une taille critique : cela n’a pour nous, pas de sens. Ce qui nous pousse à bâtir de nouveaux partenariats, c’est la possibilité de renforcer nos filières et notre présence à l’échelle d’un territoire. Mais pour nous, le plus important reste la défense des revenus de nos 22000 agriculteurs. La 2è édition des Terrenales, qui s’est déroulé les 28 et 29 mai, a montré toute l’étendue de notre recherche et des innovations possibles pour les prochaines années pour accompagner nos adhérents à produire plus et mieux, avec moins.

Justement, quel premier bilan tirez-vous des Terrenales ?

Un bilan très positif. Nous sommes ravis de constater que 97 % des 11000 visiteurs ont trouvé ce salon « bien » ou « très bien ». L'idée était d'exposer ce que pourrait être l'agriculture écologiquement intensive des dix prochaines années. Les 103 innovations présentées nous ont montré que le potentiel était considérable et que le monde agricole était prêt à relever les défits environnementaux à venir.

(1)    La Cam, CA de 295 M€, 250000 t de collecte pour 4000 adhérents

 

L’innovation fait le plein aux Terrenales

  • 11000 visiteurs en deux jours

  • 103 innovations présentées sur près de 8 ha

  • 50 agriculteurs « sentinelles » ayant testé certaines de ces solutions innovantes sur leur exploitation

  • Parmi les innovations qui ont le plus séduit les visiteurs : les insectes pour nourrir les hommes et les animaux, associer les espèces pour gérer les bio-agresseurs, AEI et agroforesterie, la semence vectrice de technologie, l’argile pour lutter contre les méligèthes des colzas, un robot pour biner les maïs… ou encore les lunettes connectées pour estimer le potentiel d’une parcelle de maïs.