Rencontre avec Robert Bilbot, DG de Cérévia - « La coopération doit s’unir un peu plus pour exporter vers les pays tiers »

Alors qu'il doit bientôt quitter la direction de Cérévia pour prendre sa retraite (notre actualité du 17 novembre), Robert Bilbot nous confie sa vision de l'avenir des unions coopératives de commercialisation des grains.

Fort de votre expérience de mutualisation pour la commercialisation des grains, comment voyez-vous l'avenir des unions de coopératives dans ce domaine ?

Robert Bilbot : Que ce soit en fusionnant ou en créant des unions, les coopératives doivent continuer à se rassembler pour avoir une taille économique suffisante par rapport à l'organisation des débouchés des grains. Mais parallèlement, les structures doivent garder l'occupation du terrain et la proximité suffisante avec les agriculteurs. Les schémas qui évoluent doivent impérativement tenir compte de ces deux problématiques, sans quoi ils ne seraient pas viables. Ceci étant dit, la coopération doit s'unir un peu plus pour l'exportation pays tiers. Car aujourd'hui, ce métier est encore géré par trois grosses structures coopératives (1). Et compte tenu de la concurrence, le modèle coopératif doit rester leader de ce métier : ce n'est pas le moment de se diviser.

Et concernant plus précisément Cérévia, vers quoi cette union va évoluer à moyen terme ?

R. B. : L'union Cérévia est composée de sept coopératives qui vont entrer dans des processus de rapprochement car elles ont besoin d'être plus fortes sur d'autres métiers que les appros et la commercialisation des grains : gestion du personnel, organisation de la collecte, des services techniques… Nous ne savons pas encore s'il restera à terme un, deux ou trois membres au sein de Cérévia, mais le processus est bel et bien enclenché. Il faut donc mettre dès aujourd'hui en place des transversalités fortes avec d'autres groupes coopératifs. C'est ce qui se construit avec Axéréal : alliance Granit et Sercomex fin 2013 (2), regroupement à venir des activités meunerie de Dijon Céréales et d'Axéréal et d'autres sujets actuellement en discussion de nouvelles synergies à développer. Cérévia et Axéréal ont les mêmes problématiques : collecte dans des régions intermédiaires, éloignement des ports et nécessité d'exporter la moitié des volumes collectés.

(1)  InVivo, Lecureur (Scael) et Granit (Axéréal)

(2) Notre actualité du 28/11/2013