Rencontre - Louis Ringô, président du Haut Conseil de la Coopération Agricole
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Louis Ringô, ancien président de la coopérative Unéal (62) est, depuis le 8 mars, président du comité directeur du Haut Conseil de la Coopération Agricole (HCCA). Reference-appro.com l’a interrogé sur sa vision de la profession et les missions de cet établissement public.
Pourquoi avoir accepté de présider cette instance ?
De par mes responsabilités, notamment à la présidence de la coopérative d’Unéal pendant 21 ans, j’ai beaucoup appris. Quatre ans après avoir quitté cette fonction, c’était à mon sens l’occasion de servir la coopération d’une autre façon, avec du recul. Un de mes objectifs est d’établir des lignes de conduite claires et précises. Nous avons la responsabilité de la délivrance, ou du retrait, des agréments. C’est un acte important.
Pensez-vous que la coopération a encore sa place dans le contexte agricole actuel ?
Plus que jamais. La coopération est un principe ancien et qui pourtant, reste d’actualité. Jeune agriculteur, je n’avais pas de réel avis sur la question. J’ai découvert la coopération en la pratiquant. Je me suis vite aperçu que c’était un bon outil d’organisation de la production. Et aujourd’hui, encore plus qu’hier. Car pour exister dans ces marchés ouverts, volatiles, il est capital à mon sens de se regrouper, au travers d’une coopérative, pour peser sur les marchés face aux clients de l’aval notamment.
Propos recueillis par Anne Gilet
Votre regard sur les regroupements récents ?
Le nombre des coopératives diminue, leur périmètre d’action augmente. Cela fait partie de l’histoire. Toutefois, je pensais que le mouvement allait quelque peu se calmer mais les derniers mois m’ont donné tort. Des associations étroites - pas forcément des unions ou des fusions - mais des rapprochements pour des activités ciblées sont encore à prévoir.
Pouvez-nous nous rappeler le rôle du HCCA ?
La loi d’orientation agricole du 5 janvier 2006 a doté le HCCA de plusieurs missions. L’une des principales est d’être le garant du respect des textes et des règles de la coopération agricole. Autrement dit, c’est notre établissement qui délivre, ou retire, les agréments : qu’il s’agisse de ceux délivrés aux coopératives agricoles, aux groupements ou aux Cuma. A charge aussi pour nous d’assurer un suivi de l’évolution économique et financière du secteur coopératif. Nous travaillons par exemple actuellement sur la filière bovine. Notre rôle est aussi de définir et d’élaborer les normes de révision. Chaque année, nous adressons un rapport d’activité au gouvernement.
Qui compose le haut conseil ?
Le HCCA est administré par un comité directeur composé de 12 membres : 7 membres élus par les coopératives agricoles et leurs unions, 5 nommées par le ministre de l’Agriculture. Pour tous, le mandat est de 4 ans. Par ailleurs, le HCCA comprend trois sections : la section « juridique » qui étudie les dossiers d’agréments et propose d’éventuelles adaptations législatives et réglementaires, la section « révision » qui contrôle la conformité des coopératives et la section « économique et financière » qui, données à l’appui, propose des orientations stratégiques et fait la promotion de l’organisation des filières. La première section est présidée par un magistrat, Isabelle Couturier. Christiane Lambert, vice-présidente de la FNSEA, préside la section économie tandis que Michel Fosseprez, président d’InVivo, préside la section révision.