Référence agro

René Bartoli, directeur général de Terialis et d’EMC2 : « Terialis, une étape pour apprendre à se connaitre et mieux travailler ensemble »

Le | Cooperatives-negoces

EMC2 et la Cal ont, le 18 juillet, annoncé la création de Terialis, une union de moyens. Cette option séduit de plus en plus les distributeurs. Après la Dauphinoise et Terre d'Alliances la semaine passée au travers d'Oxyane, le projet « Alliance BFC  » en Bourgogne Franche-Comté en mai dernier, c'est donc aux deux coopératives de l'Est de se lancer. Rencontre avec René Bartoli, directeur général de cette nouvelle union mais également directeur général d'EMC2.


Référence-appro : Pourquoi avoir opté pour une union de moyens plutôt qu'une fusion ?

René Bartoli : Une union de moyens respecte la culture des deux entreprises, à laquelle sont attachés les agriculteurs et les salariés. L'union constitue une étape pour apprendre à se connaitre et mieux travailler ensemble. Un changement trop brutal peut engendrer des pertes de charge que nous souhaitions éviter. Terialis va progressivement aspirer des métiers et les fonctionnalités régaliennes des deux groupes, qui resteront des structures juridiques autonomes. L'objectif de converger vers une seule entité n'est pour l'instant que lointain.


R.A. : Cette union a-t-elle vocation à accueillir d'autres structures ?

R.B.  : Ce projet s'est co-construit activement depuis 18 mois, par nos deux coopératives et nos deux filiales. Nous avions créé ensemble l'union de commercialisation Cer'Est (1) il y a quatre ans et appartenons à la même union d'appro Area. Terialis reste toutefois ouverte à d'autres collègues. Mais nous ne saurons les attirer que si nous savons être innovants.


R.A. : Quels vont être les premiers chantiers de Terialis ?

R.B. : Dès cet été, la commercialisation des céréales sera assurée par Terialis, ainsi que le pilotage et la coordination de la supply chain. L'animation terrain, la relation adhérent, la gestion des installations et la logistique n'entrent pas dans le périmètre de l'union. L'objectif est d'intégrer l'approvisionnement au 1er janvier 2018. Nous recherchons bien sûr les économies, en matière de stockage et de travail des grains, de gestion des stocks en appro, mais aussi l'accès à plus d'excellence en mettant en commun l'expertise et la matière grise.  


R.A. : Quel périmètre aura l'activité « services innovants » que vous comptez créer en 2018 ?

R.B. : Avec le souci de co-construction, l'innovation constitue le deuxième pilier fort de cette union. Le développement du biocontrôle, du big data, du e-commerce occupe tous les esprits. Pour innover, nous devrons être performants sur les veilles techniques, réglementaires, économiques.  Nous souhaitons innover dans les productions végétales, mais aussi animales, car 80 % de nos adhérents et de nos clients sont éleveurs. Il faudra donc trouver de nouveaux moyens de commercialisation, optimiser l'alimentation animale, réfléchir sur les ressources fourragères des exploitations. Les services agronomie et approvisionnement des deux coopératives seront donc intégrés à Terialis. La commercialisation et la logistique elles, sont menées par les deux coopératives en coordination avec l'union Cloé, en élevage.


(1) : L'union de commercialisation Cer'Est va accueillir les nouveaux métiers de Terialis, et sera renommée Terialis.

En chiffres

Les groupes EMC2 et CAl représentent :

- 830 M€ de CA

- 1,4 Mt de collecte

- 170 M€ de CA Appro


Photo : Philippe Mangin (président d'EMC2), Jean-Paul Marchal (président de la Cal), Eric Chrétien (directeur général de la Cal et directeur général délégué de Terialis), René Bartoli (directeur général d'EMC2 et directeur général de Terialis)