Sabine Enjalbert, directrice générale d’Interface céréales - « Fusionner avec Cap seine ? Pour miser sur la complémentarité »
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Arrivée à la tête d'Interface céréales en avril 2017, Sabine Enjalbert va piloter le rapprochement avec Cap Seine, annoncé la semaine passée. Si ce projet vise à profiter des atouts des deux structures, il compte diversifier les productions et les activités des adhérents pour capter de la valeur ajoutée à l'amont et à l'aval. Les deux coopératives font également le pari, à terme, de valoriser la qualité environnementale des productions.
Pourquoi avoir choisi de fusionner avec Cap Seine ?
Depuis mon arrivée à la direction générale d'Interface Céréales, j'ai pris le temps d'échanger avec l'ensemble de l'environnement professionnel de la coopérative : adhérents, clients, partenaires… Au fil des rencontres, les complémentarités avec Cap Seine se sont imposées à plusieurs niveaux : territoire, profil de nos adhérents et de nos clients, nos activités, encrage sur le port de Rouen pour Interface et diversification pour Cap Seine. Le nouveau groupe s'appuiera sur la diffusion de technologies innovantes pour démultiplier durablement les richesses de nos territoires.
Dans un contexte agricole compliqué, un projet de fusion ne risque-t-il pas d'effrayer les adhérents ?
Non, bien au contraire. Nos adhérents nous manifestent régulièrement le souhait de diversifier leurs productions et leurs activités pour créer de nouvelles filières, tant sur le secteur alimentaire que non alimentaire. Valorisation de la biomasse, production de biomatériaux, développement de cultures industrielles, du bio… Les opportunités à saisir sont nombreuses, tant sur le marché français qu'à l'export. Les productions françaises ont des atouts. La demande mondiale évolue. Certes les acheteurs exigent une qualité nutritionnelle des produits. Demain, nous faisons le pari que la qualité environnementale sera un atout de négociation. Nous devons anticiper cette demande.
Cap Seine et Interface n'appartiennent pas à la même union d'appro. Des évolutions à venir ?
Il est encore un peu trop tôt pour se positionner. Cap Seine est engagée avec UNION TERRES DE FRANCE et Interface avec SICAPA. L'enjeu des mois à venir est de discuter de tous les sujets qui bâtiront le projet.
Depuis un an, vous découvrez le monde agricole. Quel constat en faites-vous ?
C'est un milieu riche de potentiels. Certes, ces dernières campagnes ont été compliquées mais pour un manager comme moi, cela constitue un beau challenge à relever. Organiser, développer, se projeter, construire… Il est important de dépasser le court terme pour préparer les années à venir.
La séparation du conseil et de la vente des phytos risque de modifier votre métier. Comment vous y préparez-vous ?
A vrai dire, difficile de s'y préparer tant que les règles du jeu ne sont pas toutes connues. Certes nous, distributeurs, seront en première ligne de cette loi. Mais n'oublions pas que les agriculteurs seront également directement impactés. Nous devrons faire preuve de pédagogie.
Quelques chiffres
- Interface Céréales : 127 M€ (226 M€ pour le groupe)
- Le futur groupe associant Interface Céréales et Cap Seine pèsera un peu plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires, pour une collecte de 1,84 Mt.