Séisme : les partenaires japonais de la France épargnés
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Deux semaines après le tsunami qui a ravagé une partie du Japon, les nouvelles se précisent. Pour les sociétés françaises interrogées, pas de conséquence. Leurs partenaires japonais n’ont pas été touchés. Très dignes, peu habitués à se plaindre, les japonais ont repris le travail en pensant avant tout à assurer la continuité de leur activité.
« Dès le lendemain du séisme, nous avons pris des nouvelles du personnel de nos actionnaires, tous japonais (1), explique Léon Lenglin, directeur marketing et développement chez Philagro. Par chance, aucune perte humaine, aucune usine de production ni centre de recherche n’était touché. Par sécurité, les usines ont cessé de fonctionner mais ont, depuis, repris leur activité ». Soulagement également du côté de Jean-Yves Ravinet, directeur général de Sumitomo Chemicals Agro Europe (2). « Une usine de synthèse s’est arrêtée quelque temps puis est repartie par intermittences du fait des nombreuses coupures d’électricité mais ce site fabrique peu de produits pour l’Europe ». Pour beaucoup, les livraisons avaient déjà été réalisées. Aucun problème logistique n’est donc à craindre. Même constat pour Caussade Semences même si, reconnaît Gaël de Kersadiec, coordinateur chez le semencier, « nous avons au final peu d’informations. Nos deux partenaires japonais, qui distribuent nos semences de maïs et de tournesol (CA de 400000 €) ne sont pas implantés dans la zone touchée. De plus, les lots étaient déjà réceptionnés. Mais il est encore un peu tôt pour quantifier un éventuel impact sur notre activité future ». Aucun sinistre majeur non plus pour Mikado Kyowa, la filiale locale de Vilmorin qui représente près de 6 % du CA de la société. A.G.
(1) Philagro est détenu à 60 % par Sumitomo, 30 % par Nissan et 10 % par Nihon Nohuaku
(2) Sumitomo est actionnaire à hauteur de 20 % de Nufarm
« Nos équipes sur place n’ont fort heureusement pas été directement affectées et les infrastructures (usine et centres de recherche situés à l’est de Tokyo, dans la préfecture de Chiba) n’ont pas subi de dégradation significative, précise Marie-Laure Joblon, en charge de la communication du groupe Limagrain. L’activité se poursuit sur un rythme normatif, néanmoins ralenti par les problèmes logistiques (électricité, transport). Nous sommes en cours d’étude des impacts financiers éventuels : décalage de chiffre d’affaires, perte provisoire de certains marchés liée à la saisonnalité des productions maraîchères… A ce jour, nous estimons que ces impacts ne devraient pas peser significativement sur le niveau d’activité et de rentabilité de Vilmorin pour l’exercice 2010-2011 ».
« Les japonais sont habitués à rebondir, à aller de l’avant, poursuit Léon Lenglin. Un rendez-vous, de longue date, est fixé avec nos partenaires japonais dans trois semaines en France. Pas question pour eux de l’annuler. Notre but est désormais de trouver un moyen de leur exprimer notre solidarité ».