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Semis de printemps : le retard s’accumule

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La situation n'aura échappé à personne. Depuis le mois de janvier, les records de pluviométrie s'enchaînent dans bon nombre de départements. Si certains agriculteurs ont pu profiter de fenêtres climatiques plus clémentes pour semer quelques hectares, le retard sur les chantiers de printemps est notable. Chez Vivadour (32), « c'est simple, rien n'est fait, constate Fabien Cazeaux, responsable de la collecte. Les adhérents attendent un ressuyage des sols et un réchauffement de la terre pour débuter les travaux ».

Si rien n'est encore joué pour le tournesol et le maïs, l'inquiétude est plus nette pour les orges de printemps. « Dans notre région, à peine 70 % des orges de printemps sont semées, précise Jean-Luc Lespinas, du service agronomique de la Cavac (85). Des semis tardifs impliquent un cycle plus court, un risque d'échaudage pendant le remplissage et donc, un rendement moindre. » Même constat chez Noriap où, « en temps normal toutes les orges sont semées en mars, indique Philippe Florentin, directeur général adjoint. Là, il reste encore au moins 20 % des surfaces à implanter ». La sole d'orge de printemps devrait augmenter, notamment dans les régions situées au nord de la Loire, car certains blés n'ont pu être implantés après les arrachages tardifs de betteraves.

7 % des betteraves semées au 4 avril

Autre culture qui a pris du retard, la betterave : il n'est pas question de semer dans un sol froid, humide et mal préparé. L'ITB a fait le point le 4 avril : à peine 7 % des surfaces étaient semées à cette date, contre en moyenne ces cinq dernières années, 50 % des semis réalisés au 22 mars. Seule la Limagne a pu avancer à un bon rythme : 80 % des graines sont en terre contre 40 % dans le Centre, 6 % en Alsace, 3 % dans la Somme ou 1 % en Seine-Maritime et dans la Marne. « Cette situation est préoccupante pour le rendement final, même si les conditions météorologiques des prochaines semaines seront déterminantes », précise l'institut.

Pois : attention aux stress

La question de l'impact d'un semis tardif se pose également pour les pois de printemps. En théorie, des dates limites sont préconisées par Terres Inovia : mi-mars pour le Sud Loire, 31 mars pour le Nord Loire. Si les conditions d'implantation restent déterminantes pour la mise en place et le bon développement de la culture, l'exposition aux stress hydrique et thermique du début d'été est accrue avec des semis tardifs. Ces cultures seront également plus exposées aux insectes, notamment à la bruche. Là encore, tout dépendra du climat jusqu'à la récolte.