Sénalia : exportations ralenties, importations freinées
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C'est sans surprise que Sénalia, sur son exercice 2016/2017, affiche un résultat insatisfaisant, mais « moins pire que ce que nous imaginions », tempère Gilles Kindelberger, directeur général de Sénalia lors de la réunion annuelle qui s'est tenue à Paris le 12 janvier. L'union affiche un chiffre d'affaires de 25 M€, contre 39 M€ sur le précédent exercice, ainsi qu'un résultat net de - 1,556 M€. Seulement 4,85 Mt de produits agricoles ont été exportés, soit 3,58 Mt de moins que sur 2015/2016. Et si la bonne récolte de 2017 aurait dû, sur le papier, redonner le sourire au dirigeant, ce n'est pas complètement le cas au regard du rythme des exportations. Au 31 décembre 2017, Sénalia n'a expédié que 1,104 Mt de céréales sur les 3,6 Mt qu'elle espère charger cette campagne. « On observe encore beaucoup de rétention à la vente de la part de la filière et la période d'exercice de février à juin risque d'être chargée. Dommage, nous avions pourtant des opportunités », regrette-t-il.
L'importation : une opportunité, oui mais….
Faute de ne pouvoir satisfaire leurs besoins en blé français, les industriels de l'Hexagone ont dû s'approvisionner en céréales hors des frontières sur la campagne dernière. Sénalia a donc développé sur cet exercice une activité d'importation, à hauteur de 62 000 tonnes de blés. « Sur le plan logistique, c'est intéressant puisque des péniches repartaient à plein », explique le directeur général de Sénalia. Sur cette campagne, l'union espère dépasser la barre des 100 000 tonnes. Derrière le caractère ponctuel de cette démarche liée à la récolte catastrophique de 2016, se trouve une réelle opportunité d'activité nouvelle. « Chaque année, la France importe près de 500 000 tonnes de blé, intra et extracommunautaire », explique Gilles Kindelberger. C'est pourquoi Sénalia a fait la demande auprès des autorités françaises pour que Rouen devienne un Point d'entrée communautaire (PEC), afin d'y recevoir notamment des grains d'outre-Atlantique. « Les services vétérinaires nous ont refusé l'autorisation. Ils ne veulent pas prendre de risques de contamination » déplore Gilles Kindelberger. Un positionnement qu'il juge absurde puisque les céréales en provenance des États-Unis et du Canada sont déchargées sur les ports belgo-hollandais, puis arrivent en France par camion, sans contrôle à la frontière. Il estime à environ 200 000 tonnes le potentiel d'importation pour Rouen sur ce marché.