Sénalia : priorité à l’approvisionement par voies fluviale et ferroviaire

Sénalia, l'union coopérative gestionnaire des infrastructures portuaires céréalières à Rouen, a dressé un bon bilan de l'exercice 2014/2015, lors de son assemblée générale qui s'est tenue à Paris le 8 janvier. « C'est même surprenant », témoigne son directeur général Gilles Kindelberger (photo). Malgré une qualité qui n'était pas toujours au rendez-vous, l'exportation de céréales a augmenté de 19 % par rapport à 2013/2014 pour atteindre 4,15 Mt.

La carte des débouchés s'est redessinée. L'export vers des destinations lointaines comme la Chine, 28 % du total de la campagne écoulée, a été facilitée par des coûts de fret faibles et une parité euro/dollar favorable. Pour la campagne en cours, en termes de rendement et de qualité, « tous les signaux sont au vert », déclare Gilles Kindelberger. Si Sénalia est en avance sur ses livraisons toutes céréales confondues, 2Mt contre 1,5 Mt l'année dernière à la même époque, l'union accuse un retard pour le blé. « Nous n'arriverons pas à livrer à temps et les silos ne seront probablement pas vides en juin », affirme le directeur. Et ce, malgré tous les efforts mis en place par Sénalia en matière de logistique.

Les navettes fluviales et ferroviaires en plein boom

Depuis plusieurs années, l'union s'engage à diversifier ses modes d'approche de livraison et à réduire l'utilisation des camions. En 2014, une navette ferroviaire a été créée en partenariat avec Valfrance (60), Acolyance (51) et Vivescia (51). Au 30 juin 2015, plus de 300 000 t de céréales ont été ainsi acheminées jusqu'au port de Rouen. L'objectif est d'atteindre les 400 000 t pour la campagne en cours. Les coopératives Agrial (14) et Noriap (80) devraient intégrer la démarche pour la collecte 2016/2017. Une navette fluviale est aussi opérationnelle depuis un an, en partenariat avec Cap Seine (76), Sévépi (27), Invivo, Valfrance (60), Vivescia (51), Alternae (27) et Soufflet Agriculture (10). En un an, elle a transporté 100 000 t de céréales et Sénalia compte bien doubler ces volumes pour la campagne 2015/2016. Gilles Kindelberger souhaite tisser de nouveaux partenariats, notamment dans l'Yonne. La croissance de ces modes de transport reste fragile. « Pour développer notre secteur, les voies doivent être entretenues et nous devons avoir le soutien des politiques dans ce domaine »,  indique Gilles Kindelberger.