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Séparation conseil/vente : le timing se précise… mais ne rassure pas !

Le | Cooperatives-negoces

En octobre, les échanges entre le Gouvernement et les différents partenaires se sont poursuivis pour bâtir les futurs textes qui acteront la séparation du conseil et de la vente des produits phytos. Une prochaine réunion est planifiée fin novembre.

Au mieux, en février 2020

« Nous espérons pouvoir présenter le contenu de la nouvelle version du texte aux négoces le 29 novembre, en marge du colloque de la FC2A, confie Didier Nedelec, délégué général de la FNA. Mais ce texte, une fois paru, sera soumis à consultation publique… pour au moins cinq à six semaines. Ajoutez à cela une à deux semaines pour que le Gouvernement concocte la version définitive et la date initialement prévue pour la fin de l’année semble impossible à tenir ! Nous tablons désormais sur une publication, au mieux, en février. »

Trop de questions encore en suspens

Cette échéance inquiète car dans tous les cas, il faudra être opérationnel au 1er janvier 2021. Le délai pour se mettre en ordre de marche se réduit donc encore. Et d’ici là, tant que les textes définitifs ne sont pas connus, difficile pour une entreprise de se projeter : le détail pouvant se jouer à la virgule près.
« Trop de questions restent encore sans réponse, insiste Didier Nedelec. Nous découvrons de nouvelles incohérences semaine après semaine. Un exemple : un négoce possède une filiale qui a une activité de Lisa. Que devient cette filiale si le négoce opte pour le conseil ? Est-il obligé de la vendre ? Cela ne se fait pas en un claquement de doigt. Autre aberration : une entreprise qui opterait pour la vente ne pourrait plus mener d’activité de recherche dans le cadre de fermes Déphy, de GIEE ou des groupes 30 000 ! Cette recherche est pourtant capitale pour mettre au point des solutions alternatives aux phytos : l’un des axes majeurs de la réussite des objectifs du plan Ecophyto. Des exemples comme ceux-ci, nous en avons listé une quinzaine au Gouvernement. Nous attendons des réponses, des solutions et surtout, du temps. Car se réorganiser nécessitera de former les salariés, de recruter ou peut-être de licencier. Le délai annoncé par le Gouvernement est irréaliste, intenable. Au fil des mois, nous sommes surpris par la méconnaissance complète de nos décideurs de la réalité du terrain. » Pourtant, la profession l’a compris : une décision politique a été prise et il faudra la mettre en œuvre. À quel prix ?