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Séparation vente/conseil : où placer le curseur dans le e-commerce ?

Le | Cooperatives-negoces

Peu abordé jusqu'ici dans les débats sur la séparation entre le conseil et la vente de produits phytosanitaires, le e-commerce se retrouve pourtant concerné par le projet de loi, notamment sur le volet des CEPP, les Certificats d'économie de produits phytosanitaires. Clément Le Fournis, co-fondateur d'Agriconomie, nous explique quelles sont les possibles conséquences du projet de loi sur l'activité de sa société.  


Référence-appro.com : Comment percevez-vous ce projet de loi ?

Clément Le Fournis : Nous accueillons positivement cette nouvelle législation. Elle va nous offrir de nouvelles possibilités. Agriconomie compte proposer un service de conseil s'appuyant sur des acteurs indépendants, en référençant leurs prestations. En fonction de ce que recherche l'agriculteur, nos équipes pourront l'aiguiller vers les services qui correspondent le plus à ses besoins.  Agriconomie compte aussi proposer des outils d'aide à la décision aux agriculteurs pour leur permettre de réduire les doses de produits phytosanitaires.


Devrez-vous séparer vos actions de vente et de conseil ?

A ce jour, nous possédons uniquement l'agrément distribution et non l'agrément conseil. Nous avons donc fait le choix depuis le début de ne pas être juge et partie… Nous ne réalisons pas de conseil stratégique ni ne rédigeons, par exemple, de fiches de préconisation. Agriconomie se place plutôt comme un relai de diffusion et un promoteur de bonnes pratiques visant à aider l'agriculteur dans ses choix : utilisation des EPI, divulgation des pratiques alternatives, proposition d'articles techniques. Une fois que la loi entrera en vigueur, l'agrément d'Agriconomie restera en distribution uniquement et cela ne devrait donc pas changer notre organisation.


Devrez-vous mettre en place des CEPP ?

Comme les coopératives et négoces, les sites de vente en ligne commercialisant des produits phytosanitaires sont concernés par les CEPP. Nous devrons proposer en 2019 un ensemble de solutions faisant l'objet de certificats, en lien avec notre volume de vente de produits phytos sur les trois dernières campagnes. Toutefois, nous commençons seulement notre deuxième année de commercialisation. Le quota de certificats ne s'établira donc que sur ces deux campagnes, et sera surement revu à la hausse pour les suivantes car nos ventes progressent sur ce marché (800 % de croissance sur 1 an). »