Référence agro

Alliance de trois coopératives bretonnes pour des tomates « sans pesticides »

Le | Cooperatives-negoces

Incarner une troisième voie agricole entre le bio et le conventionnel. C’est l’objectif visé par les trois coopératives bretonnes Prince de Bretagne, Savéol et Solarenn, qui ont annoncé leur alliance pour la production de tomates sans pesticides, le 25 février, au Salon de l’agriculture. Une charte commune régira cette association nommée «  Nature et Saveurs », et un label « Cultivées sans pesticides » sera apposé par 176 maraîchers en 2019, sur 208 producteurs. Avec une production conjointe de 200 000 tonnes, soit 50 % des tomates françaises, cette alliance est loin d’être négligeable.

Harmoniser et valoriser des démarches individuelles

Chaque coopérative est engagée depuis plusieurs dizaines d’années dans la réduction de l’usage des pesticides, via l’utilisation de bourdons ou de la lutte biologique sous serres. 100 % des producteurs utilisent ainsi la Protection biologique intégrée (PBI). « Nous nous sommes aperçus que nos clients nous interrogeaient sur la différence entre nos démarches, explique Christophe Rousse, président de Solarenn. Nous avons donc décidé de travailler ensemble pour harmoniser nos actions, et créer une troisième voie. La seule différence entre ce que nous faisons et l’agriculture biologique ? Nous n’avons pas de lien au sol. »

Un groupe qualité, avec des représentants des trois coopératives, a été mis en place, afin d’échanger sur les pratiques culturales. « Depuis des années nous réduisons l’utilisation des produits phytosanitaires sans le mettre en avant », rappelle Marc Keranguéven, président du Cerafel Prince de Bretagne.

S’ouvrir à d’autres légumes

Plus d’analyses dans un souci de transparence, une certification extérieure par l’organisme Certis, de la formation auprès des 5 000 emplois induits en Bretagne, … Les trois coopératives le reconnaissent, l’investissement de départ est conséquent. « Nous espérons que les citoyens seront au rendez-vous de cette nouvelle voie de l’agriculture », lance Gilbert Brouder, président de l’UCPT Prince de Bretagne.

Sur les trois prochaines années, l’alliance aimerait atteindre les 30 % de tomates sans pesticides dans les rayons. À titre de comparaison, seuls 10 % des tomates cerises sont issues de cette pratique. « Les tomates sous serre ont besoin de retrouver la confiance des consommateurs, il y a beaucoup d’amalgame autour de ce mode de production », souligne Pierre-Yves Jestin, président de Savéol. Les trois coopératives aimeraient également ouvrir la démarche à d’autres légumes, en s’appuyant notamment sur la production plus diversifiée de Prince de Bretagne. Elle espère aussi être rejointe par d’autres acteurs.