SIA2019 - « Nous manquons de données », Éric Lelong, président d’Interapi
Le | Cooperatives-negoces
Venant tout juste de souffler sa première bougie, l’Interprofession de la filière apicole française, Interapi, a fait le point sur l’avancée de sa structuration le 25 février, au Salon de l’agriculture. Le président de la structure, Éric Lelong le reconnaît d’emblée : « Nous manquons de données pour bien appréhender nos choix. » Les seuls chiffres disponibles sur la consommation et la production de miel viennent en effet aujourd’hui de FranceAgriMer. « Nous avons toute une partie économique à construire, avec l’élaboration de références technico-économiques, afin de pouvoir faire des choix stratégiques plus éclairés », résume le président d’Interapi. Des études plus précises sur la consommation sont également prévues.
Mieux répondre à la demande
Parmi les priorités, la question de la gestion de la ressource et de l’équilibre de la production en fonction des débouchés, figure en tête de liste. « La production 2018 a été très bonne pour les miels peu demandés traditionnellement, comme ceux de tournesol ou de luzerne, mais les résultats sont moins bons pour les miels les plus consommés. Nous devons trouver des débouchés à ces miels atypiques », estime Éric Lelong. D’autant plus que, comme le rappelle Isabelle Chibon-Tailhan, déléguée filière horticole et productions spécialisées à FranceAgriMer, « les importations de miel sont deux fois plus importantes que la production nationale. L’espace est là pour augmenter notre production et répondre à une vraie demande à l’export ».
Vers une coopération avec les agriculteurs ?
L’interprofession réfléchit également au moyen de coopérer avec les agriculteurs pour ramener de la biodiversité sur les exploitations. « Cela passera sûrement par des accords avec les coopératives, qui pourraient distribuer des sacs de plantes mellifères. Il faut le temps que ces pratiques s’installent. L’envie, ça se travaille ! », lance Éric Lelong. Interrogé sur la question des néonicotinoïdes, ce dernier parle d’un « faux problème ». Et d’expliquer : « On ne connaît pas l’importance de l’impact des pesticides sur la santé des abeilles, car il est très difficile de caractériser une colonie malade. Les abeilles vont compenser l’absence de celles potentiellement tuées par ces produits, mais l’impact de ce phénomène ne sera observable qu’à long-terme ».
Le plan de filière, en phase de finalisation et attendu pour le mois de mars, sera une première étape dans la structuration de l’interprofession, et permettra d’en savoir plus sur les prochaines actions de la structure.