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Sival 2019, les distributeurs en action sur les biosolutions

Le | Cooperatives-negoces

Pour sa 33e édition, le salon des cultures spécialisées, Sival, qui s’est tenu à Angers du 15 au 17 janvier 2019, affirme sa place de salon des innovations, notamment sur les biosolutions. De plus en plus d’exposants font le voyage dans la capitale ligérienne, rendez-vous clé sur le plan national et international. Les distributeurs étaient présents, originaires des quatre coins de la France. « Je viens depuis des années au Sival rencontrer les fournisseurs sur les biosolutions, explique Philippe Marchenay, technico-commercial à la coopérative basque Mendikoa, rencontré sur le stand d’Andermatt. L’ambiance est toujours bonne, sur un secteur qui a le vent en poupe notamment pour les agriculteurs en circuit court. Je vends du biocontrôle depuis 2000 par conviction, car nous devons réduire les produits chimiques classiques. »

Peu impacté par la séparation de la vente et du conseil

« En arboriculture, la séparation de la vente et du conseil est déjà actée, explique Claude Bizieux, directeur appro de la CAMN (44). Pour le reste, je suis davantage occupé par l’accompagnement des produits de biocontrôle que par ce dossier ». La CAMN, présente au Sival, compte en effet multiplier, en 2019, par cinq son activité sur la protection biologique intégrée en maraîchage. Trois personnes y sont dédiées. « Pour accélérer le changement de pratiques vis-à-vis des enjeux environnementaux et sociétaux, nous misons sur l’implication des adhérents dans la vie de la coopérative, poursuit-il. Nous organisons des réunions avec les parties prenantes dans les territoires, comme les riverains ou les collectivités. Et nous travaillons sur l’élaboration d’une communication positive sur les bonnes pratiques. L’arrêt très médiatisé du metam-sodium a montré qu’il fallait que nous nous posions en relais des actions de nos agriculteurs. »

La structure développe également les filets pour lutter contre les insectes, notamment dans le cadre de l’arrêt des néonicotinoïdes. « Nous en avons vendu plus de trente hectares en quelques semaines », poursuit-il.

 

Des innovations… mais pas qu’en phytos

La structure appro en maraîchage de Terrena, Cecoval, confirme l’engouement pour les filets afin de lutter contre les insectes. « C’est une vraie solution face à l’arrêt des néonicotinoïdes », insiste Hélène Boucher, chef produits pour les solutions environnementales, regroupées depuis deux ans sous la marque Equilys. La société communiquait sur cette gamme, qui comprend les produits de biocontrôle et les biostimulants. Elle est en cours de recrutement d’une personne sur la recherche et développement de ces produits. « Leur intérêt a été confirmé avec l’arrêt du metam-sodium, explique-t-elle. Nous n’avons pas été surpris car le produit est déjà interdit dans certains pays de l’Union européenne. Mais son retrait a accéléré la donne sur le biocontrôle. »

La RPD anticipée

Pour la CAPL, inimaginable de faire l’impasse sur le Sival. « C’est notre cœur de marché, explique Patrick Chataigner, responsable de l’activité arboriculture. La conjoncture est bonne, le secteur est très dynamique avec beaucoup de plantations, notamment en agriculture biologique. Les solutions alternatives augmentent toujours dans notre gamme. Mais le problème est que les arboriculteurs ne vendent pas plus cher quand ils utilisent du biocontrôle. Les solutions conventionnelles auront toujours leur place. » Quid alors de l’impact des nouveaux taux de RPD ? « Nous avons anticipé et calé toutes nos ventes en décembre 2018, explique-t-il. Les nouveaux taux de RPD s’appliqueront donc pour la campagne 2019/2020, le temps d’y réfléchir ! »